Après l’agression au couteau commise par un Syrien de 31 ans dans un parc d’Annecy (Haute-Savoie) jeudi 8 juin, ayant fait six blessés dont quatre enfants, les motivations de l’assaillant demeurent inconnues. David Le Bars, secrétaire générale SCPN Police, explique que «les faits peuvent être requalifiés» selon l’évolution de l’enquête.
Des chefs d’inculpation susceptibles d’évoluer. Après la terrible agression au couteau commise par un Syrien de 31 ans dans un parc d’Annecy (Haute-Savoie) jeudi 8 juin, ayant fait six blessés dont quatre enfants, les motivations de l’assaillant demeurent floues. David Le Bars, secrétaire générale SCPN Police, a livré sur CNEWS son analyse et estimé que «les faits peuvent être requalifiés» selon l’évolution de l’enquête.
«A tout moment, les faits peuvent être requalifiés. Je fais de la science-fiction, je ne connais pas l’affaire. Mais si au cours de l’instruction, on découvre qu’il appartient à un réseau, qu’il était sur ordre ou qu’il se revendique d’une idéologie, l’instruction permettra de requalifier les faits, tout comme ils auraient pu l’être lors de la garde à vue», a décrypté le secrétaire général du syndicat SCPN Police.
D’après la procureure d’Annecy, il n'y a «aucun mobile terroriste apparent» dans cette affaire. Le Parquet national antiterroriste ne s'était pas saisi de cette attaque jeudi, mais une évaluation est toujours en cours. Le suspect, jusqu'ici réfugié en Suède, est par ailleurs inconnu des services de renseignement européens, et n'a pas d'antécédent psychiatrique «apparent» selon la Première ministre Elisabeth Borne qui s'est exprimée jeudi après-midi.
Selon nos informations, l'agresseur, né en 1991 s’était déclaré chrétien de Syrie dans son dossier de demande d’asile et il portait sur lui une croix chrétienne au moment des faits. Sur une vidéo de l'attaque que CNEWS a consultée, on peut entendre l'assaillant prononcer une phrase qui semble être «in the name of Jesus» («au nom de Jésus», en français). Il portait également un livre de prières chrétiennes sur lui.
«À tout moment, la justice peut changer de qualification et le poursuivre pour d’autres crimes. Il est possible de requalifier un crime qu’il a commis, qui pour le moment est une tentative de meurtre en droit commun. Cela peut être requalifier comme attentat terroriste s’il y a des éléments qui permettent de le faire», précise David Le Bars.
L’assaillant est entré régulièrement sur le territoire français. Il a introduit sa demande d'asile auprès de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) à Grenoble en novembre 2022. Selon une source proche du dossier, des demandes d'asile avaient également été déposées en Suisse et en Italie avant son arrivée en France.
Constatant qu'il était déjà réfugié en Suède, notamment grâce à la prise de ses empreintes, figurant sur la plate-forme européenne Eurodac, l’Ofpra avait pris une décision d’irrecevabilité le 26 avril 2023. Cette décision lui a été notifiée un mois et demi plus tard, soit le 4 juin dernier et quatre jours avant l'attaque.