Une nouvelle manifestation est prévue à Paris et pour les commerçants travaillant sur le parcours, l'heure est à la réflexion. Si certains d'entre eux comptent fermer leur boutique au passage du parcours, d'autres préfèrent rester ouverts pour que leurs vitrines et leurs murs ne soient pas tagués.
Alors qu’une dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites est organisée ce mardi 28 mars à travers toute la France, les commerçants parisiens redoutent déjà le pire. Et certains ont décidé de fermer leur boutique dix à quinze minutes avant l’arrivée des participants afin d’éviter que leurs produits ne servent de projectile.
«Je vais fermer dix minutes ou un quart d’heure avant qu’ils (les manifestants : ndlr) n'arrivent. On commence à avoir l’habitude. On ne peut pas rester ouvert lors d’une journée de manifestation. On prend le risque d’avoir nos produits qui servent de projectile», a expliqué Christophe, fleuriste, dont la boutique se situe sur le parcours de la manifestation.
D’autres commerçants préfèrent néanmoins garder leur boutique ouverte durant le passage des participants mais accentuent leur vigilance. «Le fait que des manifestants voient qu’il y a des gens dans l’agence, ils ne vont pas venir taguer sur les murs ou sur les vitrines», a expliqué, à son tour, Lucie qui détient une agence immobilière.
Pourtant, les précédentes manifestations ont montré que la présence du personnel à l’intérieur de la boutique ne dissuade pas les casseurs. Une situation tendue qui a poussé Gérald Darmanin à accentuer la présence de policiers et gendarmes lors de cette dixième journée de contestation.
Plus de 1.000 éléments radicaux pourraient être présents
En effet, le ministre de l’Intérieur a annoncé lors d’une conférence de presse ce lundi 27 mars la mobilisation de 13.000 policiers et gendarmes, dont 5.500 à Paris, ce mardi.
Gérald Darmanin a également appelé «dans cette période de violence (...) solennellement chacun et chacune au calme» et évoqué la présence possible à Paris mardi de «plus de 1.000 éléments radicaux, dont certains venus de l'étranger, et d'autres (qui) étaient présents à Sainte-Soline ce week-end».
Le ministre de l’Intérieur a ajouté que ces personnes «issues de l'ultragauche et de l'extrême gauche» pourraient aussi «mener des actions à Lyon, Rennes, Nantes, Dijon et Bordeaux», des villes où les manifestations ont été émaillées jeudi dernier de nombreuses violences.
Ces personnes «tentent de prendre en otage les cortèges syndicaux», a-t-il déploré. «Ils viennent pour casser, pour tuer des policiers et des gendarmes (...) pour déstabiliser les institutions et mettre la France à feu et à sang».