Les actes homophobes ont augmenté de 55 % cette année en Ile-de-France, par rapport à 2021. Les associations dénoncent de nouvelles formes d'agressions.
En Ile-de-France, le nombre d'actes homophobes affiche une inquiétante augmentation. Selon les chiffres de la préfecture de police de Paris, 441 plaintes en ce sens ont été enregistrées sur les huit premiers mois de l'année, contre 284 sur la même période en 2021. Cela représente une hausse de 55 %.
Une réalité d'autant plus inquiétante qu'elle s'accompagne de nouvelles formes d'agressions physiques. Les cas de guet-apens se multiplient, notamment via des applications de rencontre.
Les victimes n'osent pas porter plainte
D'après Terrence Katchadourian, secrétaire général de Stop Homophobie, les agresseurs s'inscrivent sur ces plate-formes et prennent le temps d'installer «une conversation, une relation qu'on pourrait penser sincère. Au fur et à mesure la victime y croit et quand elle se déplace en fait ils sont deux, trois quatre ou cinq». Souvent, les victimes n'osent pas déposer plainte, peu convaincues par la réponse pénale.
D'après Flag!, l'association LGBT+ des agents des ministères de l'Intérieur et de la Justice, 96 % des victimes d'injures renoncent à porter l'affaire devant la justice.
Selon le président de ce collectif, Johan Caviot, «la lenteur de la justice à statuer et l’appréhension des victimes à déposer plainte» déclenche chez les agresseurs «un sentiment d’impunité qui les incite à passer davantage à l’acte et à exprimer davantage leur homophobie».