Dix-sept associations LGBT ont demandé, ce vendredi 21 juillet, la démission de quatre ministres du gouvernement : Caroline Cayeux, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu et Christophe Béchu.
Le torchon brûle entre les associations LGBT et quatre membres du gouvernement. Caroline Cayeux, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu et Christophe Béchu ont été accusés par 17 associations d'avoir tenu des propos homophobes et ces dernières ont réclamé leur départ imminent du gouvernement à travers un communiqué écrit conjointement ce 21 juillet.
Au coeur d'une polémique après avoir maintenu ses propos sur le mariage homosexuel, ce mercredi 13 juillet, la ministre des Collectivités territoriales, Caroline Cayeux est sur un siège éjectable. Depuis plusieurs jours, certains membres du gouvernement ont tenté de la défendre.
En déplacement dans le Calvados, le vendredi 15 juillet, la Première ministre, Elisabeth Borne, est revenue sur les propos tenus par la ministre des Collectivités territoriales sur les personnes homosexuelles. Elle a estimé que les choses étaient «désormais claires» après les excuses présentées par Caroline Cayeux dans les colonnes du Parisien. Mais ces excuses n’ont pas convaincu 17 associations LGBT qui ont déclaré, dans un communiqué commun, qu’elles attendaient la démission de la ministre.
Les explications d’Elisabeth Borne lors de son déplacement dans le Calvados n’ont pas réussi à faire oublier la polémique. «Je pense qu’elle a eu l’occasion de s’expliquer dans une interview pour présenter ses excuses aux personnes qui ont pu être choquées, pour réaffirmer qu’elle partageait totalement les valeurs progressistes que porte le président, que je porte et que porte mon gouvernement», a déclaré Elisabeth Borne. «Elle sera très vigilante à l’avenir au soutien qui peut être apporté à toutes les associations qui luttent contre les discriminations, et notamment contre l’homophobie», a ajouté la Première ministre.
Des excuses inacceptables
À ces déclarations, les 17 associations ont répondu : «Non, madame la Première ministre, il n’est pas acceptable que près de 10 ans après le vote d’une loi ouvrant un droit à toutes et tous, une membre du gouvernement puisse, en toute tranquillité, réitérer des propos profondément discriminatoires».
#CayeuxDémission : 17 associations (dont @InterLGBT, Les Séropotes et @CentreLGBTParis) LGBTQIA+ de lutte contre les discriminations, "ces gens-là", refusent les excuses de @carolinecayeux et demandent à @Elisabeth_Borne la démission des membres LGBTphobes du gouvernement pic.twitter.com/GT0EhzT9MD
— Les Séropotes (@seropotes) July 22, 2022
Au sein de ce communiqué adressé par Élisabeth Borne et publié sur le compte Twitter de Les Séropotes, il a été dénoncé «les conséquences délétères que les propos tenus par Madame Cayeux ont et auront dans les prochaines semaines». Selon le communiqué, les associations ont reçu le 12 juillet un flot quasi ininterrompu de messages de haine ou de relativisme de l’homophobie du quotidien. Des menaces qui ont été adressés, selon eux, par les tenants de la «manif pour tous» et d’autres groupuscules d’extrême-droite.
«Nous n’acceptons pas les excuses de Madame Cayeux tout comme nous n’acceptons par le silence éloquent de vos ministres Christophe Béchu (qui, en 2016, faisait enlever des affiches de promotion de la santé sexuelle élaborées Santé Publique France, qui représentaient des hommes et des femmes s’embrassant, qualifiant celles-ci de provocation», peut-on lire dans ce communiqué. Les associations ont aussi condamné les propos de Sébastien Lecornu, qui a déclaré que le communautarisme gay l’exaspérait autant que l’homophobie, et ceux de Gérald Darmanin qui, en tant que maire de Tourcoing, avait rapporté en 2013 qu'il ne célébrerait pas de mariages entre deux femmes et deux hommes. Elles ont officiellement demandé la démission de Caroline Cayeux, Christophe Béchu, Sébastien Lecornu ou Gérald Darmanin.