La ville de Lyon s'est engagée à la construction d'une résidence pour seniors LGBT d'ici à l'année 2024. Ce lieu appelé Maison de la Diversité sera destiné aux personnes âgées isolées autonomes ou faiblement fragilisées, sans soutient familial.
C’est une première en France. Alors que 65 % des seniors LGBT vivent seuls, contre seulement 15 % pour les personnes âgées hétérosexuelles, d’après l’association Les Audacieux et les Audacieuses, la première Maison de la Diversité ouvrira dans le 4e arrondissement de Lyon en 2024.
Ce projet d'habitat de près de 3 millions d’euros, réalisé en collaboration entre la ville de Lyon, la société HLM Croix-Rouge Habitat, le Centre Communal d’Action Social (CCAS) et d’autres partenaires, est destiné en priorité aux seniors LGBTI+ et séropositifs.
Pour Christophe Dercamp, coordinateur du projet, ce dernier s’adresse à des personnes qui «font face à une vulnérabilité économique et affective très importante». En outre, il vise au maintien du lien social dans un public plus exposé à l’isolement du fait d’une descendance plus rare.
Lancement officiel d’un habitat inclusif et participatif pour seniors isolés autonomes sans soutien familial, seniors LGBTI+, seniors vivant avec le VIH, et seniors hétéro-alliés Un projet porté par @RainboldSociety. https://t.co/80XjXh0LYX pic.twitter.com/VEuhcFYaw7
— Ville de Lyon (@villedelyon) September 29, 2022
La Maison de la Diversité permettra enfin à ses résidents, qui ont souvent fait l'expérience de la discrimination, de vieillir en harmonie et en «sécurité».
Un habitat partagé
Conçue comme une traboule lyonnaise (un passage aménagé entre deux rues) avec des coursives et un jardin pour favoriser les rencontres, la Maison de la Diversité abritera 16 logements sur trois étages. Du F1 au F2, sept appartements seront des logements sociaux et neuf seront à loyer intermédiaire. Les premiers habitants de la résidence seront choisis au sein de la communauté des Audacieux et des Audacieuses.
En cours de structuration, le collectif, partira ainsi en vacances l’année prochaine afin d’apprendre à se connaître.
«Quand on dit que l’on s’occupe des cyclistes, des automobilistes, des hommes, des femmes, des LGBT, on est en fait en train de finalement diviser et de créer des communautés», a toutefois déploré au micro de CNEWS Beatrice de Montille, conseillère municipale d’opposition. «Je suis complètement opposée à ça», a-t-elle ajouté en arguant l’idée de cohésion et d’unité.