La préfecture de police de Paris a lancé une opération de démantèlement du camp de migrants installé depuis mai dernier place de la Bastille. Les raisons invoquées sont sanitaires, puisqu’une épidémie de gale a été constatée par l’Agence régionale de la Santé d’Ile de France.
Le camp de migrants de la place de la Bastille a été démantelé sur ordre de la préfecture de Police de Paris. Un soulagement pour les riverains et les commerçants qui côtoyaient le camp quotidiennement depuis le 27 mai dernier.
Dans son communiqué du 23 septembre 2022, la préfecture de police a annoncé le démantèlement du camp pour raisons sanitaires. La préfecture précise que le camp «accueille désormais plus de 100 personnes sous forme d’installation permanente qui engendre de graves problèmes de salubrité publique, une épidémie de gale y ayant été constatée par l’agence régionale de la santé d'Ile-de-France.»
Cette «mise à l’abri pour raison sanitaire» est une victoire pour les riverains qui s’étaient rassemblés en collectif et qui luttaient depuis plusieurs mois en faveur du démantèlement du camp de migrants parmi lesquels des jeunes se trouvaient en attente d’un statut de mineur non-accompagné.
Une riveraine a accepté de témoigner anonymement pour CNEWS : «On s’est regroupé en tant que riverains pour faire quelque chose, pour agir, pour que notre quartier qui est si joli ne soit pas dans cette situation déplorable. On a eu aussi très peur que cela ressemble à d’autres arrondissements du nord de Paris».
La difficulté des commerçants de la Bastille
Si le camp a été démantelé, les riverains craignent le retour de ses habitants lorsque l’épidémie de gale aura été traitée par les autorités sanitaires. Une crainte partagée par les commerçants dont le chiffre d’affaires a été impacté ces derniers mois du fait de la présence des migrants. Pour certains, c’est une perte de 50% qui est évoquée.
Un restaurateur de la place de la Bastille a témoigné anonymement pour CNEWS : «au niveau du chiffre d’affaires, on a perdu beaucoup d’argent parce que nous sommes à côté de l’Opéra et qu’il a une clientèle plutôt âgée et les gens ont peur de venir à Bastille» et de se faire agresser.
Un autre commerçant, le patron du restaurant « Pizza Vittoria », a été agressé par les occupants du camp. «Le mec traverse la rue et me dit ‘pourquoi tu me pointes du doigt ? Il m’a attrapé par le col. Vraiment c’est honteux. A mon âge je ne me vois pas me disputer dans la rue», explique-t-il.
Pour le moment, les migrants ont été évacués et certains jeunes ont d’ores et déjà été acheminés vers des hébergements pour adultes.