A l'occasion de la commémoration de l'attentat de la rue des Rosiers, perpétré il y a quarante ans jour pour jour, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti s'est exprimé sur l'antisémitisme qui sévit en France.
«L'antisémitisme, cette bête immonde, n'est pas morte.» Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a assisté ce mardi à la commémoration de l'attentat de la rue des Rosiers, survenu le 9 août 1982 à Paris.
Il y a quarante ans exactement, un groupe terroriste a fait exploser une grenade dans le restaurant juif Jo Goldenberg, avant d'ouvrir le feu. Six personnes ont été tuées et 22 autres blessées. Lors de l'hommage organisé cet après-midi à Paris, Eric Dupond-Moretti a évoqué l'antisémitisme qui continue de sévir en France.
«A l'heure où les discours radicaux prospèrent dans notre pays, nous devons être vigilants à la banalisation du mal», a-t-il déclaré. «L'antisémitisme, cette bête immonde, n'est pas morte. Elle rampe, plus ou moins masquée, dans l'obscurantisme de certains esprits, dans notre vie quotidienne, dans la rue, sur des affiches, au café du commerce, et même dans certains propos politiques.»
Les députés Nupes et RN visés
Ce discours intervient une semaine après la sortie remarquée d'Eric Dupond-Moretti lors d'une séance de questions au gouvernement. Interpellé sur le jugement des suspects de l'attentat de la rue des Rosiers, il en avait profité pour taxer la coalition Nupes de gauche et le Rassemblement national (RN) d'antisémitisme.
«Corbyn, l'apartheid, les mots que vous avez choisis pour commenter le discours du président de la République, ces mots-là vous collent à la peau !», s'était-il exclamé, faisant référence à plusieurs polémiques visant des députés Nupes. Ceux-ci avaient alors quitté l'hémicycle.
S'adressant cette fois-ci à l'extrême-droite, le Garde des Sceaux avait continué : «Le point de détail de l'Histoire du père fondateur, les 17 ou 18 condamnations, mais il est vrai que la justice est laxiste !»
A l'heure actuelle, la justice française ne dispose que d'un seul suspect pour l'attentat de la rue des Rosiers. Extradé par la Norvège en décembre 2020, Walid Abdulrahman Abou Zayed clame son innocence. Il a été mis en examen et incarcéré pour assassinats et tentatives d'assassinats.