Ils font les frais d'une décision sur laquelle ils n'ont pourtant aucune prise. Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, les Russes de Paris subissent des amalgames entre la politique de Vladimir Poutine et leur simple nationalité, comme ils l'ont confié à CNEWS.
Les dégradations subies par la Maison russe pour la science et la culture, située dans le 16e arrondissement de Paris, sont révélatrices d'un climat pour le moins pesant.
Ce lundi 7 mars, l'institution avait ainsi été visée par un jet de bouteille incendiaire et recouverte de peinture rouge.
Un acte de vandalisme qui s'ajoute à d'autres recensés sur plusieurs monuments russes de la capitale.
La semaine dernière, près de la tour Eiffel, c’est la cathédrale de la Sainte-Trinité qui, le 28 février dernier, avait elle aussi été couverte d’inscriptions injurieuses. Elle est à présent l’un des sites parisiens les plus surveillés.
Ces actes sont le signe de l’opprobre jetée sur la diaspora russe depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Des commentaires déplacés
Outre ces dégradations, certains Russes de la capitale doivent composer avec des commentaires désobligeants et parfois des insultes.
«Je suis allée chez un médecin français et lorsqu’il a vu que je suis Russe, il m’a demandé ‘t’es contente de ce qu’a fait ton président ?’. C’était au deuxième jour de la guerre et il ne m’a même pas demandé quel était le motif de la consultation», a par exemple déploré auprès de CNEWS une étudiante russe à Paris sous le couvert de l’anonymat.
Pourtant, certains Russes de Paris se désolidarisent de Vladimir Poutine en affichant ouvertement leur soutien à l’Ukraine. C'est notamment le cas de la librairie du Globe (Paris 3e).
Mais, malgré cela, certains d’entre eux continuent de faire les frais d’amalgames entre une politique sur laquelle il ne sont pas décisionnaires et leur citoyenneté.
«Je n’arrive pas à comprendre pourquoi il y a autant de haine à l’égard des Russes. Cette chasse aux sorcières est incompréhensible. On a trouvé un ennemi : la Russie et avec elle, tout un peuple», a résumé à CNEWS Elena Mellanger, interprète russe installée dans la capitale.