C'est l'idée d’un maire rural qui peine à surveiller l’ensemble de son territoire. Tony Chenot, maire de Royaumeix, près de Toul (Meurthe-et-Moselle) veut créer une police citoyenne, formée d'habitants bénévoles, afin de lutter contre les incivilités.
«Il faut pouvoir sanctionner les auteurs d’incivilités, sinon, les infractions augmenteront toujours plus», a expliqué l'édile à nos confrères de l'Est Républicain. Avec l'appui de ses 400 habitants, le maire souhaite former une police de proximité, composée de citoyens bénévoles, pour enrayer ces incivilités qui empoisonnent le quotidien de la commune.
«La majorité des incivilités, notamment les dépôts sauvages de déchets, ont lieu en forêt», justifie le maire,«mais c’est impossible pour les gendarmes ou pour les agents de l’ONF, qui n’en ont pas les moyens humains, ou pour moi-même malgré les pouvoirs de police dévolus aux maires, de contrôler tout ça».
En effet, il est aujourd'hui très difficile pour Tony Chenot de recruter des gardes champêtres. «Financièrement, c'est impossible pour nous». D'où son appel au bénévolat.
Toutefois, l'idée pose des questions éthiques et juridiques. Les autorités voient d'un très mauvais oeil la création d'une police citoyenne, qu'elles comparent à une milice privée. Interrogé, l'ancien magistrat Georges Fenech rappelle «qu'en aucun cas, on peut confier des missions de police municipale ou de garde champêtre, à un citoyen»
Pour le maire, «il ne s’agit en aucun cas d’autoriser des citoyens à avoir des super pouvoirs(...). Tout cela devra être très encadré». Ainsi, «une liste de citoyens volontaires sera proposée au Procureur de la République».
Plusieurs bénévoles se sont déjà manifestés auprès du maire afin de faire partie du projet.