Sur le banc des parties civiles, ils étaient 17, hommes et femmes, à accuser un ancien médecin de la police du Grand Est d'agressions sexuelles. Ce mercredi 24 novembre, le tribunal judiciaire de Metz a condamné Christian Frey à 18 mois de prison avec sursis.
L'ex-médecin devra également verser des dommages et intérêts à 16 des 17 plaignants, à hauteur de 1.500 à 2.000 euros. Il est aussi condamné à cinq ans d'inéligibilité et sera inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles (Fijais).
Des palpations «insistantes»
Les faits qui lui sont reprochés ont eu lieu entre 2016 et 2018. A l'époque, Christian Frey conduisait les visites médicales obligatoires de jeunes recrues de la police, afin de déterminer leur aptitude physique à intégrer les forces de l'ordre. Les plaignants ont décrit des palpations des seins ou des testicules réalisées de manière «insistante» et sans les prévenir. Tous ont fait part de leur crainte de voir leurs examens médicaux invalidés en s'opposant frontalement au médecin.
Lors de l'audience, la présidente, Marie-José Miceli, a interrogé le prévenu sur la pertinence des examens décrits par les plaignants. L'ancien médecin a toujours nié toute agression sexuelle, assurant avoir voulu détecter d'éventuels cancers au travers de ces palpations.
Aujourd'hui âgé de 65 ans, Christian Frey avait néanmoins déjà été condamné pour des faits similaires en 2019, à Reims. A l'époque, il avait écopé d'un an de prison avec sursis et d'une interdiction définitive d'exercer pour avoir agressé sexuellement neuf élèves d'une école de police, dont sept femmes et deux hommes. Les faits remontaient alors à juin 2018.