Pouvoir partir en vacances avec sa famille d'accueil, avoir accès à des sorties culturelles... ou un éducateur qui s'autorise des sentiments «d'attachement» : dans un rapport remis ce samedi 20 novmbre au gouvernement, plus d'un millier d'enfants placés suggèrent des pistes d'amélioration de leur quotidien.
La plupart des mineurs confiés à l'Aide sociale à l'enfance (ASE) «demandent à être associés aux décisions qui les concernent», or «leur avis est peu pris en compte», affirme l'auteur de ce rapport, Gautier Arnaud-Melchiorre, un étudiant de 26 ans, lui-même ancien enfant placé.
Après un tour de France des foyers et familles d'accueil et des rencontres avec des centaines d'enfants et adolescents qui lui ont parfois «montré leur chambre» ou leur «doudou», il en a déduit que «ce sont les lieux d'accueil qui doivent s'adapter aux enfants» et non l'inverse.
«j'ai le droit d'être un enfant ou un adolescent comme un autre»
Son rapport doit être remis samedi au secrétaire d'Etat à l'Enfance, Adrien Taquet, en présence de 240 enfants de l'ASE. Il est accompagné d'une «charte des droits des enfants protégés» dont le premier point proclame: «j'ai le droit d'être un enfant ou un adolescent comme un autre».
En fonction des lieux d’accueil – et des départements, qui les financent –, les situations sont très disparates, souligne le rapporteur. L’«engagement» de nombreux professionnels est réel, mais trop de mineurs subissent des «dysfonctionnements majeurs» : agressions sexuelles de la part d’autres mineurs, ruptures traumatisantes dans leurs parcours, prostitution.
Le rapport, remis à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant, recommande aussi d’améliorer la formation des professionnels pour qu’ils sachent mieux parler de sexualité avec les adolescents, et de permettre à ces derniers de vivre leur vie sexuelle autrement que dans des «squats».