Quel suivi pour les «enfants du jihad» ? Alors que mardi 7 juillet, un petit groupe d'entre eux a rejoint la France, 22 députés et sénateurs ont écrit une lettre au président de la République, lui demandant une évaluation urgente sur les conditions de leur prise en charge.
Les «enfants du jihad», ces mineurs ayant suivi leurs parents jusqu'en Syrie, ou étant nés sur le territoire de Daesh, sont au coeur de multiples tractations géopolitiques.
Selon un dernier bilan, 169 de ces enfants seraient déjà rentrés en France et environ 300 seraient toujours dans les camps syriens. Une bonne partie des enfants pris en charge seraient orphelins ou séparés de leur mère à leur rapatriement. Leurs situations seraient traitées par les autorités françaises au cas par cas.
Une lettre au président de LA REPUBLIQUE
Dans une lettre adressée au chef de l’Etat, les 22 députés et sénateurs demandent une évaluation du dispositif de rapatriement mis en place par l'Etat. «Ces mineurs ont bénéficié et bénéficient toujours d'une prise en charge médico-psychologique (...) Il est à noter que l'efficacité de ces politiques n'a fait l'objet d'aucun bilan ou évaluation», pointent les parlementaires.
Hier, avec des collègues de l’AN et du Sénat, j’ai interpellé le PR, @EmmanuelMacron, sur la situation des « enfants de djihadistes » rapatriés en France depuis 2017. Nous invitons le #Gouv à diligenter une évaluation sur leurs conditions d’accueil avant toute nvlle admission. pic.twitter.com/UpJ711XQE3
— Bérengère Poletti (@Poletti_B) June 29, 2021
A leur arrivée, les enfants sont pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) dans des familles d'accueil, que les parlementaires ne décrivent pas toujours comme «formés» à ce parcours de vie particulièrement complexe. «L'accompagnement institutionnel en France des enfants en difficulté sociale est souvent décrit comme défaillant et le cas particulier de ces enfants ne devrait en aucun cas tolérer la moindre faille», s'alarment les 22 élus.
Les autorités, elles, précisent que le suivi des enfants est très fin, sous le contrôle des parquets. Un projet de fichier spécifique est à l’étude.