Le chef de l'Etat se veut intransigeant. Emmanuel Macron a menacé ce 30 mai de retirer les troupes françaises au Mali quelques jours après un nouveau coup d'Etat dans le pays du Sahel.
L'armée malienne a en effet pris la décision d'arrêter le président Bah Ndaw et son Premier ministre Moctar Ouane et de mettre en place le colonel Assimi Goïta à la tête du pays. Cette prise de pouvoir qualifiée «d'inacceptable» par l'Union européenne pourrait avoir des conséquences sur le plan militaire.
«Au président malien Bah Ndaw, qui était très rigoureux sur l'étanchéité entre le pouvoir et les jihadistes, j'avais dit : "l'islamisme radical au Mali avec nos soldats sur place ? Jamais de la vie. Il y a aujourd'hui cette tentation au Mali. Mais si cela va dans ce sens, je me retirerais», a ainsi expliqué Emmanuel Macron dans un entretien au JDD ce 30 mai. Il a également expliqué aux autres dirigeants d'Afrique de l'Ouest qu'il ne resterait pas engagé «aux côtés d'un pays où il n'y a plus de légitimité démocratique ni de transition».
Après avoir écarté il y a quelques mois l'idée d'une sortie immédiate, Emmanuel Macron pourrait donc revenir sur sa décision. En février dernier, à l'occasion du G5 Sahel, le président français parlait d'une «erreur» à éviter pour ne pas fragiliser «les efforts des dirigeants dans la région». Mais l'éventualité de négociations entre le nouveau pouvoir malien et les groupes islamistes radicaux dans le pays ont changé la donne.
Une situation qui va évoluer
Cette possibilité est d'autant plus envisageable qu'un «chemin de sortie» est prêt depuis plus d'un an. Emmanuel Macron a expliqué au JDD l'avoir préparé au sommet du G5 Sahel de janvier 2020, mais avait choisi de rester «à la demande des Etats».
Reste à savoir quel sera le chemin emprunté par Assimi Goïta, qui a pris ses fonctions ce 29 mai au Mali. Celui-ci n'a pas encore officiellement pris de décision sur le sujet. Sa première mesure a été de nommer Choquel Maïga, membre du M5, un mouvement de contestation impliqué dans la chute d'Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020. Quoi qu'il en soit, Paris continuera de surveiller assidûment l'évolution de la situation sur place.