Marié depuis 1982 et toujours amoureux, un couple originaire du Tarn estime pourtant aujourd'hui être contraint de divorcer. En cause : une situation de handicap frappant l'époux, qui vient modifier les revenus perçus au sein du foyer.
William Renault, handicapé depuis onze ans, est avec sa femme, très remonté contre le gouvernement et la majorité parlementaire.
Atteint par une maladie dégénérative, il espérait depuis plusieurs années, que les revenus de son épouse ne soient plus pris en compte dans le calcul de sa pension. Une mesure que réclament d'autres personnes en situation de handicap et qui était récemment examinée à l'Assemblée nationale.
Dans le détail, le montant de l'allocation de William Renault lui permet aujourd'hui à peine de survivre, dit-il. Avec son épouse, il a donc pris la décision de divorcer afin qu'il puisse obtenir une indemnité plus conséquente.
C'est «un divorce comme un acte de dignité» affirme le couple à l'unisson. Et une décision radicale prise après quarante ans de vie commune et alors même qu'ils sont toujours épris l'un de l'autre.
En France 7 couples sur 10 divorcent lorsque survient un handicap
En France, l'Allocation adulte handicapé (AAH) est une aide financière qui permet aux personnes en situation de handicap d’avoir un minimum de ressources.
Attribuée à toute personne reconnue handicapée, lorsque ses revenus ne dépassent pas un certain plafond, cette allocation vise à assurer l’autonomie des personnes concernées. Pourtant, les revenus du conjoint sont pris en compte dans l’estimation des ressources.
Rester marié implique ainsi d'accepter de perdre jusqu'à 6.800 euros par an, d'après les associations.
Pour les personnes handicapées, l'individualisation de l'AAH serait la garantie de percevoir un meilleur revenu sans être à la merci du conjoint. L’allocation adulte handicapé est en effet une compensation lorsqu’on ne peut pas travailler, pas un salaire, rappellent-ils.