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L'édito de Guillaume Bigot : «Jean-Luc Mélenchon et la police insoumise»

L’éditorialiste Guillaume Bigot dresse le portrait de Jean-Luc Mélenchon dans La Matinale Week-End sur CNEWS.

Mélenchon veut désarmer la police et la rénover «de la cave au grenier». Pour cela, il propose une police idéale, une police de proximité, mieux formée et davantage contrôlée. L’Insoumis fait comme si les bavures et les contrôles au faciès étaient volontaires dans les rangs d’une institution qui, selon lui, recruterait des barbares.

Ce genre de démagogie séduit une partie de son électorat pour qui la police est fondamentalement illégitime. Pour l’extrême gauche, les flics sont les suppôts du capitalisme mondialisé. Pour les racailles qui reprennent le slogan acab (« all cops are bastards ») importé des EU par les décoloniaux, la police est raciste.

Pour les islamistes, la police est mécréante.

Mélenchon prend la pause du justicier social mais ne semble pas troublé que des fils de bourgeois encagoulés tabassent des policiers qui gagnent 1500 euros par mois. Mélenchon défend les plus modestes mais tourne la tête lorsque des gamins qui gagnent en un jour ce que gagne leurs profs en un mois incendient des abribus.

Mélenchon se pense de gauche mais n’a pas l’air de s’émouvoir que l’idéologie réactionnaire des milliardaires d’Arabie Saoudite et du Qatar se propage dans nos banlieues. Mélenchon a un incroyable toupet de défendre une France insoumise lorsque l’on sait qu’Islam veut dire soumission et que les idées décoloniales sont un pur produit d’importation du soft power américain.

À part Mélenchon, qui doute encore que les black block veuillent tuer du flic ?

À part Mélenchon, qui peut croire que les racailles assiégeant les commissariats ne rêvent pas de fumer des keufs ? 

À part Mélenchon, qui a oublié le couple de policiers égorgés à Magnanville?

Le chef des Insoumis feint de croire que les gilets pare-balles, les casques, les tasers ou les boucliers sont inutiles. Ce n’est pas à cause de la BAC que la société est violente mais c’est pour répondre à la montée de la violence que la BAC a été créée.

Mélenchon veut renouer avec la police de proximité mais fait semblant d’ignorer que, même les pompiers, sont chassés de certaines cités à coup de mortiers. Mélenchon veut rendre aux policiers leurs sifflets alors que plus de 3.000 armes sont saisies chaque année.

Sa démagogie électoraliste décomplexée éclate encore lorsqu’il dénonce la suppression du code de déontologie de 1986 laissant entendre, par-là, que le pouvoir aurait laissé la bride sur le dos des forces de l’ordre. Le code de déontologie de 2014 ne supprime aucune obligation mais, au contraire, en allonge la liste.

On demande aux policiers d’être encore plus courtois avec une population de plus en plus injurieuse. On encadre de plus en plus sévèrement leurs interventions face à des voyous qui n’hésitent plus à leur tirer dessus.

On leur impose une politique du chiffre.

D’un côté, on demande aux policiers et aux gendarmes de constater de plus en plus d’infractions à la législation sur les étrangers et de l’autre, on leur reproche des contrôles au faciès. 

Faute de places de prison et en raison d’un laxisme judiciaire vis-à-vis duquel les insoumis n’ont rien à dire, les voyous sont continuellement relâchés. Le travail des forces de police confine à l’absurde car le contrôle d’identité devient le dernier moyen de rappeler la présence de l’ordre républicain dans ces territoires perdus.

Si Mélenchon se tenait vraiment du côté du peuple, il ne laisserait pas les juges saper le travail des policiers et des gendarmes, il ne laisserait pas les Français modestes subir le joug de petits caïds assoiffés d’argent facile, il n’abandonnerait pas les Français d’origine immigrée entre les griffes d’islamistes ou de pseudo intellectuels colonisés par l’Amérique.

Seulement voilà, Jean-Luc Mélenchon est soumis. Il est soumis à la bien-pensance. Il a un rôle à tenir dans cette comédie politique destinée à préserver l’intérêt des marchés financiers et de l’Union européenne, bref, à maintenir l’ordre bourgeois. Son rôle consiste à opposer les pauvres entre eux. À les dresser les uns contre les autres grâce à une mauvaise foi qui confine au grand art.

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