C’est un calvaire que vit Didier Lemaire. Depuis près de quatre mois, ce professeur de philo vit sous protection policière. Il avait publié une lettre ouverte pour défendre Samuel Paty. Aujourd’hui il dénonce une situation devenue plus que compliquée dans sa commune.
Quatre mois, qu’il ne peut pas sortir de chez lui sans se sentir menacé. « A chaque fois que je monte en voiture, je vérifie que mes portières sont bien fermées, que je ne suis pas suivi. Je ne veux pas vivre dans la peur ». Didier Lemaire est professeur de philosophie depuis 20 ans dans la ville de Trappes. En novembre, quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty, il publie une lettre ouverte pour défendre l’enseignant et dénoncer ce qu’il nomme « la menace islamiste dans sa ville ». Un témoignage, qui l’amènera très vite à être insulté et menacé par des individus.
La situation est intenable. Elle l’oblige à être escorté par la police chaque jour pour donner cours dans son établissement. En 20 ans il a vu sa ville changer, au point d’être prise selon lui aux mains d’un islamisme radical. « Il y a vingt ans tout a commencé pour moi avec l’incendie de la Synagogue en octobre 2000. Après ça, il n’y a plus eu de juifs à Trappes. Maintenant, ce sont les athées et les musulmans modérés qui partent. »
Aujourd’hui il tire la sonnette d’alarme. Il en appelle à l’Etat pour stopper cette haine. « On n’a plus beaucoup de temps avec que cela ne dégénère. Nombre de ces enfants sont élevés dans la haine de la France. Il nous faut des lois d’exception qui visent l’ennemi et ne s’appliquent qu’à l’ennemi. »
Désormais Didier Lemaire n’a qu’une priorité, être muté dans un autre établissement pour quitter définitivement la ville.