Tandis que l’Assemblée nationale examine depuis lundi le projet de loi contre les séparatismes – baptisé projet de loi «confortant le respect des principes républicains» -, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin était invité de CNEWS ce mardi.
Défendant le texte sur le plateau de L'Heure des pros, le ministre a désigné le séparatisme islamiste comme «l’ennemi», «le plus dangereux» et «le plus meurtrier», même s’il n’est pas «le seul que nous devons combattre».
Reprenant des mesures contenues dans le projet de loi, il a rappelé l’importance du devoir de neutralité des agents des services publics. Ces derniers ne doivent pas montrer leur appartenance à une religion ou à une idéologie politique. Un point qui n’est pas assez respecté, selon lui, notamment dans les transports ou chez les bailleurs de logements sociaux, et que la future loi imposera.
Il est également revenu sur la dissolution des associations «ennemies de la République» qui seront simplifiées, et notamment les «officines islamistes».
«L’islam est une affaire française, qu’il faut régler entre Français»
Concernant les problèmes d’incompatibilité de l’islam avec la République, soulevés par certains, Gérald Darmanin a indiqué qu’il ne s’inquiétait pas «plus que ça», et qu’il fallait faire un travail pour que cette religion trouve sa place. Il a en revanche dénoncé les «ingérences étrangères extrêmement fortes», en pointant la Turquie, l’Algérie ou le Maroc. Selon lui, sur le sol national, «l’islam est une affaire française, qu’il faut régler entre Français».
Le ministre de l’Intérieur s’est ensuite essayé à définir l’islamisme, qui est selon lui «une contre-société. C’est-à-dire qu’il y a d’autres règles que la règle nationale».
Il a également regretté que les recherches que les jeunes peuvent effectuer sur internet concernant l’islam donnent dans la plupart des cas des références salafistes. «Il y a une OPA islamiste sur l’islam», a-t-il martelé. «L’imam internet est parfois bien plus efficace que l’imam radicalisé dans un lieu de culte», regrette le ministre, qui affirme que le texte de loi répondra à ce problème (avec un contrôle pénal).
«C’est aussi l’école qui construit le citoyen»
Gérald Darmanin est également revenu sur une mesure qui a soulevé certaines critiques : la fin de la scolarisation à domicile. «C’est aussi l’école qui construit le citoyen», a-t-il affirmé, «pas uniquement les parents». Il faut donc pouvoir contrôler ce qui est transmis aux enfants.
Enfin, le ministre de l’Intérieur a abordé le projet de punir de cinq ans d’emprisonnement, via le délit de séparatisme, toute personne faisant pression sur un détenteur d’une mission de service public (comme un professeur). Cela devrait permettre d’empêcher «l’enchaînement mortifère» qui a mené à l’assassinat de Samuel Paty, en pouvant intervenir rapidement contre le parent d’élève et le militant islamiste ayant été se plaindre de l’enseignant dans son établissement et sur les réseaux sociaux. Dans le même sens, les «fatwa numériques» seront punies.