Une femme, propriétaire d'un immeuble à Montreuil, vit un calvaire alors que son bien est squatté par une cinquantaine de personnes sans-papiers depuis maintenant deux ans. Malgré la décision de justice, le préfet n'intervient pas et cette femme doit payer les charges de ces occupants illégaux.
«Je n'ai même pas pu rentrer, on n'a même pas essayé de parler avec moi». Depuis maintenant deux ans, Caroline Imerzoukene est victime de squatteurs qui ont investi son immeuble situé à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Ce sont une cinquantaine de personnes sans-papiers qui ont pris possession des lieux, illégalement.
CNEWS a pu s'entretenir avec elle en bas de son bien, sous les regards menaçants des squatteurs.
Selon elle, toutes les procédures juridiques ont bien été entreprises, la justice ayant ordonné l'expulsion des occupants illégaux. «Je fais tout ce qu'il faut faire, dans les règles. Et je n'arrive pas à obtenir la libération du bâtiment», explique-t-elle.
Les sans-papiers soutenus par des associations
Caroline essaye de vendre son immeuble, mais la transaction est bloquée à cause des personnes sans-papiers à l'intérieur. En proie à des difficultés financières, elle est aussi dans l'angoisse permanente, depuis qu'elle a appris que les squatteurs avaient, sans aucune déclaration ni autorisation, construit un mur à l'intérieur de la propriété. «Si le mur s'effondre sur un des enfants, c'est moi qui irai en prison, personne d'autre. Je le vis mal, très mal», se désole-t-elle.
Quant aux occupants, ils peuvent compter sur le soutien de plusieurs associations de défense des sans-papiers. En pleine interview, des bénévoles, qui ont avoué être eux-mêmes squatteurs, ont demandé à nos journalistes de quitter les lieux. «Vous êtes chez des gens, vous les embêtez. Donc on vous demande de partir», a soutenu un militant devant Caroline Imerzoukene.
Et alors que les associations continuent de faire pression, le préfet de Seine-Saint-Denis, mutique depuis deux ans, n'a toujours pas mobilisé les forces de l'ordre pour appliquer la décision de justice et faire évacuer l'immeuble. Aucun représentant de la cinquantaine d'occupants illégaux, présents depuis juin 2022, n'a voulu s'exprimer au micro de CNEWS.