Les vols de fruits et légumes en quantités impressionnantes se multiplient. Les producteurs, qui soupçonnent des réseaux organisés fournissant des marchés parallèles, se sentent impuissants et démunis.
Un grillage coupé, une bâche trouée ou une serre forcée : de plus en plus de producteurs de fruits et légumes sont confrontés à ce genre de dégradations, signes d'un cambriolage. C'est ce qui est arrivé à Simon Prévost, exploitant de la ferme «l'Alouette rit» à Nantes (Loire-Atlantique), où 400 kilos de tomates à maturité ont été volés dans la nuit de dimanche à lundi.
Ce maraicher bio subit ainsi son quatrième cambriolage en deux ans et demi. Cette fois-ci, il enregistre «entre 2.500 et 3.000 euros de chiffre d'affaires en moins». Auprès de CNEWS, il explique que les voleurs n'ont pas besoin d'être très équipés : «un véhicule, des cageots, un chariot pour transporter et une pince coupante» suffisent pour subtiliser sa production.
Du «vol organisé»
Simon Prévost remarque que les pieds de ses plants de tomates n'ont pas été arrachés. «Ca a été récolté comme si nous on les avait récoltés» dit-il, ce qui lui laisse penser que «c'est organisé».
Le président des arboriculteurs de Loire-Atlantique, Michel Delhommeau, parle lui aussi de «vol organisé». «Ils viennent à 3,4 ou 5 et là ça va très vite, assure-t-il. Ils viennent avec des grands sac, avec des caisses et ne prennent pas soin des fruits. Ils ont tendance à plutôt les jeter et à ramasser très vite. Ils arrivent et ils sont repartis vingt minutes après».
Un verger bio de la commune de Remouillé, à 25 km au sud de Nantes, a lui aussi été victime de vol. Les fils barbelés qui entourent l'exploitation ont été sectionnés pour pouvoir accéder aux fruits et «créer un passage avec un accès direct à la route», souligne Michel Delhommeau.
Ce verger est parfois visité en plein jour, par des personnes qui volent pour leur consommation personnelle, mais il est aussi arrivé qu'une tonne entière de fruits soit emportée en une nuit, un record. Les exploitants agricoles sont malheureusement encore plus exposés au risque de cambriolage lorsqu'ils sont installés à proximité d'un axe routier fréquenté ou aux abords d'une grande ville.