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Affaire du Pont-Neuf : pourquoi le policier tireur a-t-il été mis en examen ?

Le policier qui a tué deux hommes soupçonnés d’avoir voulu échapper à un contrôle de police dimanche soir sur le Pont-Neuf à Paris a été mis en examen pour «homicide volontaire», alors qu’il avance la légitime défense. Explications.

Les deux juges d’instruction en charge de l’enquête sont allés plus loin que les réquisitions du procureur : le policier à l’origine des coups de feu a été mis en examen pour «homicide volontaire» à l’égard du conducteur du véhicule, pour «violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner» concernant le passager à l’avant de la voiture, et «violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique» envers le passager arrière.

Ils ont estimé qu'à ce stade de l’enquête, il existait des indices graves qu’au moment où le policier commence à tirer sur le conducteur de la voiture, il a l’intention de le tuer.

Le mis en examen a vidé dix cartouches de son arme

Au moment des faits, les policiers se trouvaient à environ cinq mètres du véhicule qui était alors stationné à contresens, près du Pont-Neuf. Alors qu’ils s’approchaient pour effectuer un contrôle, le conducteur aurait fait démarrer le véhicule pour leur échapper, selon plusieurs témoins, entraînant dans son élan une policière agrippée à la portière qui tentait d’empêcher la fuite du véhicule.

Ce soir-là, selon les informations de CNEWS, les premiers tirs de l’agent ont été effectués de face par le jeune policier de 24 ans qui portait un HK G36, un type de fusils d’assaut qui avaient été fournis aux équipages après les attentats de 2015 pour pouvoir répliquer en cas d’attaque terroriste à l’arme lourde.

Le mis en examen a tiré dix cartouches sur le véhicule avec cette arme. S’il est pour l’heure mis en examen pour homicide volontaire, les qualifications pourront être modifiées selon les éléments de l’enquête, qui ne fait que commencer.

Colère des syndicats

Pour les policiers de la patrouille, le jeune agent a agi en état de légitime défense, une circonstance qui n’a cependant pas été retenue pour l’instant par les magistrats. L’enquête devra donc déterminer s’il a effectivement agi dans un état de légitime défense, et si la riposte du policier était proportionnelle au délit commis par les individus à bord du véhicule.

Les syndicats de police Alliance, UNSA et Unité SGP Police ont tous les trois apporté leur soutien au mis en examen, et dénoncé ou mis en doute cette décision des magistrats. Alliance a également appelé à une manifestation le lundi 2 mai pour protester contre cette mise en examen, et réclamer la «présomption de légitime défense» des policiers.

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