Des maires alertent sur des frictions dans l’ex-Zad de Notre-Dame-des-Landes, près de six ans après l’abandon du projet d’aéroport. Les élus locaux tirent donc la sonnette d’alarme face à cette situation de plus en plus tendue.
Cela fait presque six ans que le projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes a été abandonné. Pourtant, l'ancienne ZAD (zone à défendre) qui y avait été créée par les militants écologistes n'a pas complètement retrouvé son calme.
Entre 50 et 200 nouveaux zadistes sont arrivés en près de dix-huit mois, amenant avec eux toutes sortes d'habitats et de constructions illégales. C'est initialement le constat des maires de deux communes qui ont décidé de tirer la sonnette d'alarme face à cette situation déconcertante.
«L'installation des zadistes depuis 2018, ça, ça ne pose pas de problème. L'échec vient du fait qu'on laisse des gens venir de l'extérieur sans projet, qui font des constructions illégales et personne ne dit quelque chose sur ces constructions illégales», soutient Jean-Paul Naud, le maire de Notre-Dame-des-Landes.
Pour ce dernier, il est désormais pressant de passer à l'action. «Il est grand temps d'obtenir un titre judiciaire pour pouvoir déloger», estime-t-il ainsi. Et pour cause, sur des terrains occupés sans autorisation, on observe rapidement des caravanes, yourtes et cabanes en bois en tous genres. Ces derniers mois, elles ont fleuri de manière anarchique sur la zone.
Pour les élus, le problème principal reste celui des tensions entre ces nouveaux zadistes et les anciens, qui sont rentrés dans le rang et sont devenus paysans après l'abandon du projet d'aéroport.
«Politique de l'autruche»
«J'ai reçu récemment un agriculteur, lorsqu'il cultive son champ de chanvre, il est régulièrement intimidé par les nouveaux zadistes, parce que le chanvre pollinise les champs de cannabis et alterne leur qualité, donc c'est une aberration», témoigne à son tour Gwenola Franco, la maire de Vigneux-de-Bretagne, à quelques kilomètres de Notre-Dame-des-Landes.
Sur la trentaine d'agriculteurs historiquement zadistes, deux ont déjà cédé aux pressions et quitté les lieux, ce qui conforte par ailleurs les élus locaux à dénoncer la «politique de l'autruche» de l'État.