Les manifestations en cours ce samedi 25 mars à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres contre les méga-bassines ne sont pas les seuls mouvements de protestation contre des projets urbains. L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le projet Cigéo ou encore le LGV entre Lyon et Turin ont également suscité de nombreuses mobilisations contestataires.
Les défenseurs de l’environnement ont eu fort à faire ces dernières années. De nombreux manifestants se sont rassemblés aujourd’hui encore à Sainte-Soline dans le département des Deux-Sèvres pour protester contre les méga-bassines. Ce projet de réserves d’eau géantes à ciel ouvert est très décrié par les militants écologistes pour plusieurs raisons. Parmi elles, l’évaporation de l’eau stagnante ou l’impact important sur la biodiversité environnante sont régulièrement citées par les défenseurs de l’environnement.
L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes
Si la genèse du projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes remonte aux années 1960, le projet a été relancé dans les années 2000. Il est devenu le symbole des luttes environnementales en France, avec une occupation du lieu en 2009 par les «zadistes», dérivé de l’acronyme ZAD (zone à défendre). En 2012, plus d’un millier de gendarmes et policiers avaient été mobilisés afin d’évacuer les occupants, sans succès. Finalement, le projet a été abandonné en 2018, au profit d’un réaménagement de l’aéroport de Nantes.
Cigéo à Bure
Le projet Cigéo de Bure dans la Meuse est lancé en 2000, afin d’enterrer à 500 mètres sous terre 85.000 m3 de déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français d’ici 2040. Les défenseurs de l’environnement se sont fortement opposés au projet. Ils ont manifesté et occupé le site avant d’entamer des batailles juridiques. Le gouvernement a signé en juillet 2022 la déclaration d’utilité publique du projet, poussant les militants écologistes à déposer un recours devant le Conseil d’Etat en septembre. Début 2023, une demande formelle d’autorisation a été déposée, débutant une phase d’instruction par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Le barrage de Sivens
Des affrontements entre forces de l’ordre et défenseurs de l’environnement avaient éclaté en 2014 en marge du chantier du barrage de Sivens dans le Tarn. Un des militants, Rémi Fraisse, a été tué lors de ces affrontements sur le site du chantier. Quelques mois plus tard, en mars 2015, le projet a définitivement été abandonné au profit d’une retenue d’eau réduite de moitié. Les lieux avaient été occupés par les militants pendant plus d’un an.
La ligne grande vitesse Lyon-Turin
Le chantier de la ligne LGV entre Lyon et Turin et le tunnel de plus de 57km est toujours en cours. Alors que le projet date des années 1980, la question des voies d’accès de 150km entre Lyon et Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) est toujours d’actualité. De nombreux manifestants s’étaient réunis à Turin entre 2018 et 2019 afin de protester contre la construction de cette ligne. Un autre projet de LGV existe, celle du Sud-Ouest qui prévoit de relier Bordeaux à Toulouse et à Dax. Très vivement critiqués par les élus et militants de Nouvelle-Aquitaine, les travaux de cette ligne devraient néanmoins commencer en 2024.
Europacity dans le Val-d'Oise
Ce projet de complexe géant composé de commerces et de loisirs prévu à Gonesse dans le Val-d'Oise a été la cible de critiques de la part des syndicats agricoles, des petits commerçants et des défenseurs de l’environnement. Europacity a finalement été enterré fin 2019 par Emmanuel Macron.
L’avenir des 280 hectares de terres agricoles du Triangle de Gonesse reste en suspens, même si le projet d'une gare de métro du Grand Paris et l’extension du marché Rungis maintiennent la tension entre les élus locaux et les militants écologistes.
Center Parcs dans la forêt de Chambaran
Le groupe Pierre et Vacances avait lancé un projet de construction d’un Center Parcs dans la forêt de Chambaran dans l'Isère. L'occupation du site par les «zadistes» et les procédures judiciaires à répétition avaient finalement pousser le groupe à renoncer à ce projet en 2020. La justice a également bloqué un projet similaire à Poligny dans le Jura et a refusé l’extension du Center PArcs Les Bois-Francs dans l’Eure.
La Montagne d’Or en Guyane
Le projet d’une exploitation minière à ciel ouvert de 8km2 en forêt équitable en Guyane baptisé Montagne d’Or a été initié en 2011 par le consortium russo-canadien Nordgold-Orea mining. Plus de 30 associations guyanaises ainsi que 120 ONG réunis sous le collectif Or de Question sont vivement opposés à ce projet. Elles dénoncent la déforestation et l’important volume de déchets générés qui s’élèveraient à plusieurs millions de tonnes.
Le Conseil constitutionnel a déclaré contraire à la Constitution une partie de l’ancien code minier en février 2022. Ce dernier ne prenait pas suffisamment en compte les conséquences environnementales du projet.