Membre du groupe de rock FFF, guitariste et directeur artistique de Johnny Hallyday, Yarol Poupaud a intégré le jury de Nouvelle Star. Plus qu'une voix, il attend des candidats d'avoir une attitude.
Qu’est-ce qui vous a convaincu de participer à l’émission ?
Quand j’ai été contacté par la production pour faire partie de ce jury, j’ai appelé Marco Prince - pote avec qui je fais de la musique depuis plus de 20 ans (au sein du groupe FFF, ndlr) - et Philippe Manœuvre, un autre de mes grands copains qui a aussi fait partie du jury. Je leur ai demandé ce qu’ils avaient pensé de l’expérience, et les deux m’ont dit que ça avait été super, qu’ils s’étaient éclatés à faire ça et que je devrais y aller parce que c’est un programme dans lequel on ne parle que de musique. C’est ça qui m’a motivé. En plus la production m’a bien fait comprendre qu’ils ne cherchaient absolument pas à me faire entrer dans un moule, pas à me faire entrer dans un rôle, mais être uniquement moi-même et dire simplement ce que je pense.
Vous regardiez la Nouvelle Star avant ?
J’avais vu quelques émissions comme ça, mais je regarde peu la télévision. Je me rappelle effectivement la période où il y avait Manu Katché et puis j’avais regardé un peu quand il y avait Philippe et Marco, mais je n’étais pas un spectateur assidu de l’émission. Quand j’ai été contacté pour y participer j’aurais pu revisualiser les épisodes, et bien pas du tout. J’ai fait exprès. Le seul truc que j’ai un peu regardé ce sont les prestations de Steven Tyler dans American Idol. J’ai toujours adoré Aerosmith et le mec est assez marrant. Je n’avais pas envie de me faire une idée préconçue de la manière dont ça fonctionne, j’avais envie d’arriver vierge.
Vous vous définissez comment en tant que juré ? Etes-vous plutôt sévère ? Avez-vous des exigences particulières ?
Je n’en sais rien… Je n’ai pas l’impression d’être sévère, je ne suis pas plus méchant que cela ni forcément gentil. J’essaie de dire ce que je pense, c’est déjà pas facile.
Est-ce que c’est dur de dire "non" à des gens ?
C’est l’enfer de dire "non", surtout à ceux qui sont bons. Plus la compétition avance, plus on en élimine et on a été obligé de dire "non" à des gens qui étaient très talentueux parce qu’on ne peut pas garder tout le monde, et ça c’est vraiment dur.
Le niveau est-il aussi bon que celui d’American Idol ?
J’ai été surpris par le niveau ici que je trouve vraiment très bon et aussi un peu déçu par le niveau des candidats d’American Idol, dans ce que j’ai vu en tout cas.
Vous êtes nouveau dans le programme, est-ce que vous avez demandé des conseils à Sinclair ou à André Manoukian ?
C’est sûr que sur les premiers enregistrements en province je me suis mis un peu en retrait pour regarder comment ça se passe. Elodie et moi on a été à l’écoute de nos profs. Ils ont été hyper cool parce qu’ils nous ont fait vraiment nous sentir à l’aise et trouver notre place. Ils nous ont vachement aidé et donné des tuyaux sur comment formuler… C’est ça le truc le plus dur : la personne arrive, chante et puis en deux minutes on doit faire un débrief. C’est une gymnastique qui met du temps mais qui est passionnante. C’est très instructif, même pour nous, en tant que musiciens.
Vous connaissiez déjà les autres jurés ?
Oui avec Sinclair, on a commencé au même moment, donc on s’est retrouvé dans plein de festivals. On a fait plein de boeufs ensemble, on faisait partie de la même bande. André (Manoukian), je l’avais croisé très souvent dans des émissions de radio et dans des dîners et puis on avait plein de copains musiciens en commun.
Faut-il un peu forcer le trait pour être un juré qui marque les esprits ?
C’est sûr que c’est bien qu’il se passe des trucs, du coup quand t’as une petite idée, tu te dis "tiens ça, ça va être marrant" et bah tu le fais. Mais on est comme ça aussi dans la vie, on fait les cons. S’ils nous filmaient dans la loge, ils auraient des trucs marrants. On fait encore plus les cons hors caméra que sur le plateau.
Quand vous n’êtes pas d’accord avec les autres jurés vous êtes plutôt du genre à vous imposer ?
Il est rare qu’on ne soit pas d’accord sur un candidat plus de deux passages d’affilée. On est tous hyper ouverts et on change tous d’avis très facilement. C’est super, il n’y en a aucun qui est buté. Moi, ce que j’aimerais bien, c’est que tous ceux qu’on envoie au prime soient des gagnants potentiels dont je serai fier. Je n’ai pas envie qu’il y en ait un qui passe à travers les mailles du filet, un mec que je n’aime pas du tout et que ce soit lui qui gagne.
Vous êtes sensible à quel genre de voix ?
Ça dépend complètement, c’est très large. Il faut qu’il y ait une attitude, il faut qu’il se passe quelque chose. Il faut une forte identité. Il y a des gens qui rentrent dans la pièce et l’air change. Il y a une tension qui se crée avant même qu’ils ne commencent à chanter. Il y a un magnétisme, de la présence. Je m’en fous moi de la "belle voix". Je suis un immense fan de Bob Dylan… Il se serait présenté au crochet il n’aurait pas forcément été sélectionné.
Propos recueillis au cours d'une table ronde lors de la présentation à la presse.
Nouvelle Star, D8, jeudi 27 novembre, 20h50.