Lundi, lors de la première étape du Tour de France femmes, quatre coureuses de la formation Tashkent City Professional ont abandonné. Une présence de l’équipe ouzbèque sur les routes qui pose question.
Un petit tour et puis s’en va. La première étape du Tour de France femmes n’aura pas épargné l’équipe Tashkent City Professional, malgré un tracé plat de 123 kilomètres. Lundi, alors que le parcours reliait Rotterdam à La Haye, aux Pays-Bas, plusieurs coureuses du peloton avaient déjà jeté l’éponge, et ce dès le premier jour de la Grande Boucle. Pour la formation ouzbèque, c’est une véritable hécatombe. Sur ses sept cyclistes, quatre n’ont pas franchi la ligne d’arrivée en Hollande.
Un coup dur pour cette équipe qui participe pour la première fois au Tour de France femmes. Et cette présence sur les routes de l’Hexagone fait polémique. Concrètement, Ekaterina Knebeleva a été la première à abandonner après moins de 40 kilomètres. Ses coéquipières, Asal Rizaeva, Mohinabonu Elmurodova et Madina Kakhkhorova ont jeté l’éponge après 60 kilomètres d’une étape en ligne pourtant sans difficulté.
Un système de point qui intrigue
Mais alors, pourquoi cette formation a-t-elle sa place sur les routes de France aux côtés des meilleures coureuses du monde ? Cela s’explique par le système de points mise en place par l’Union cycliste internationale (UCI). Mais l’équipe ouzbèque a repéré quelques failles. Pour obtenir un certain nombre de points et ainsi décrocher une place sur les courses de prestige, la formation a utilisé un stratagème plutôt douteux.
L'UCI a réagi trop tard malheureusement... Sur cette première étape du Tour de France Femmes, toute plate, quatre abandons parmi les sept partantes de l'équipe ouzbekh Tashkent City. Et une seule dans le peloton. Quelle tristesse pour les autres équipes sans invitation #TDFF2024 https://t.co/s5BePj7Kei
— Greg Ienco (@GregIenco) August 12, 2024
Pour cela, Tashkent City a pris part à des courses de faible niveau en Asie et dans le championnat d’Ouzbékistan. Une manière d’amasser des points UCI et de se hisser dans le classement. De plus, la formation a aussi contourné le règlement de l’instance. Cette dernière précise que seules les courses avec plus de quarante participantes rapportent des points.
Trois coureuses pour 800 km de course
C’est pourquoi les dirigeants de Tashkent City ont aligné des coureuses issues de son équipe, dans le but de faire dépasser le quota minimum. Avec cette stratégie, le formation ouzbèque a obtenu son billet pour le Tour de Suisse et la Grande Boucle, des événements prestigieux dans le cyclisme féminin.
Mais lundi, sur la première étape du plus beau tour du monde, l’équipe a payé les frais de ses arrangements. Avec un niveau trop juste, elle a vu plus de la moitié de ses coureuses abandonner. Désormais, la formation doit terminer les sept dernières étapes, et donc environ 800 kilomètres de course, avec seulement trois coureuses. Un sacré col à gravir.