Alors que Melvyn Jaminet est dans la tourmente depuis ses propos racistes dans une vidéo postée sur Instagram, son avocat a évoqué une erreur de destinataire, parlant de chambrage et de réponse ironique.
Une blague de mauvais goût. La tournée estivale du XV de France a tourné au cauchemar en Amérique du Sud. Et cette mésaventure continue pour les joueurs à l’origine de la tourmente. Notamment pour Melvyn Jaminet, auteur de propos racistes dans une vidéo publiée sur Instagram après la victoire des Bleus face à l’Argentine le 6 juillet dernier (13-28).
Après la polémique, l’arrière du XV de France a été écarté du groupe de Fabien Galthié et renvoyé à Toulon. Et si le joueur de 25 ans a présenté rapidement ses excuses sur les réseaux sociaux, la justice s’est saisie de l’affaire et a ouvert une enquête pour «menace de mort à raison de l’origine» depuis le 9 juillet. Mais pour la défense du joueur, ces propos sont sortis de leur contexte.
Discussion privée
«Il convient de préciser que cette vidéo a été malencontreusement rendue publique (publiée en «story») par Monsieur Jaminet sous l’empire de l’alcool, et ce alors même que la ladite vidéo était destinée à n’être communiquée qu’à ses amis d’enfance via un groupe de discussion privé sur Instagram», a précisé l’avocat du Toulonnais, Maître Carlo Alberto Brusa, dans un communiqué.
Selon la défense de Melvyn Jaminet, ce groupe privé regroupe «des amis très proches» du joueur, «lesquels ont des origines diverses et variées ainsi que des cultures différentes». Dans ces discussions, les échanges prennent souvent une tournure humoristique. Et c’est sur ce point que l’avocat du Toulonnais insiste.
«Or quand bien même leurs échanges peuvent être teintés d’un humour potache, vulgaire, voire discutable du fait d’une certaine trivialité, il n’en demeure pas moins que Monsieur Jaminet n’a jamais eu un quelconque comportement raciste», a insisté Maître Carlo Alberto Brusa.
Réponse à un chambrage
Et selon l’avocat, le joueur est soutenu par son groupe d’amis qui confirment que les propos de Melvyn Jaminet étaient en réponse à un chambrage amical. «Les témoignages rédigés spontanément par certains membres de ce groupe de discussion, l’un d’eux étant ‘d’origine maghrébine’ attestent que la vidéo était la réponse à un échange au cours duquel les membres se chambraient», s’est défendu le conseil du joueur.
En revanche, l’avocat déplore l’acharnement médiatique envers son joueur. «Cela n’a malheureusement pas empêché la sphère médiatique et des internautes de clouer monsieur Jaminet au pilori, la vindicte populaire n’hésitant nullement à bafouer allègrement son honneur», a-t-il dénoncé.
Face à la polémique, Melvyn Jaminet a affirmé rester à la «disposition» du RC Toulon et de la Fédération française de rugby pour montrer qu’il n’y avait aucune intention raciste derrière ses propos.
Convoqué le 23 juillet
Melvyn Jaminet, qui était attendu ce vendredi au siège du Rugby club toulonnais pour un entretien préalable à une sanction, est finalement convoqué par son employeur le mardi 23 juillet prochain à 16h30. Selon L'Equipe, l'avocat du joueur a demandé un report de la première convocation, finalement accepté par le RCT.
Sur place, l'arrière du XV de France devrait être accompagné par un salarié protégé du Rugby club toulonnais (délégué du personnel ou salarié syndiqué) et fera face à Bernard Lemaître, président du club varois, présent lors de l'entretien.