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XV de France : affaire Oscar Jegou-Hugo Auradou, Melvyn Jaminet, cocaïne… ce qu’il faut retenir de la conférence de presse du président de la FFR Florian Grill

Florian Grill, patron de la FFR, s'est longuement confié en conférence de presse. [Abaca / Icon Sport]

Florian Grill, président de la Fédération française de rugby, s’est exprimé, ce mardi, face à la presse pour revenir sur les affaires qui ont secoué le XV de France pendant sa tournée en Argentine.

L’affaire Melvyn Jaminet

«On a fait une saisine, avec la Ligue nationale de rugby (LNR), de la commission de discipline de la FFR. Et par ailleurs, on a fait une saisine du procureur de la République sur les propos racistes avérés. La tolérance zéro est déjà d’application. S’agissant de Melvyn Jaminet, ça a été le cas, avec mise à pied conservatoire et saisine du procureur. À titre personnel, indépendamment de la posture institutionnelle, je suis choqué (…) Cela a été une décision collégiale et fédérale (de l’expulser de la tournée), dans laquelle je m’inclus. Son avenir en équipe de France ? C’est impossible de répondre à cette question. Il y a d’abord une commission disciplinaire qui va se réunir à la Fédération, une commission disciplinaire qui va se réunir dans son club aussi.»

La version d'oscar Jegou et hugo Auradou pas encore entendue

«On est ni juges, ni enquêteurs. Il y a deux versions. La version des joueurs n'a pas encore été plaidée. On a confiance en la justice argentine. On peut avoir notre intime conviction, mais on n'a pas à l'exposer aujourd'hui. Des incohérences dans la version de la plaignante ? Je ne vais pas rentrer dans les détails. On a quelques éléments, mais ils doivent être mis en avant par les avocats lorsqu'ils plaideront, ce sera peut-être aujourd'hui. Je ne suis pas là pour commenter les informations que j'ai, ça doit se faire dans le cadre juridique. (…) Les avocats des joueurs ont attendu d'avoir l'ensemble des pièces du dossier, les vidéos ou les témoignages, avant de faire leur plaidoirie. Ils ont décidé de ne pas parler avant d'avoir toutes les pièces. C'est pour ça qu'on n'a pas encore la version des joueurs.»

la Lutte contre la cocaïne

«On est très favorables à des contrôles de l'AFLD en semaine et pas seulement les jours de match. C'est de notre responsabilité et celle de tous les clubs de faciliter les contrôles. Il faut prendre le taureau par les cornes et traiter le sujet.»

L'esprit du rugby

«Un problème propre au rugby ? On est clairement le reflet de la société, on n'est pas un monde à part. L'esprit troisième mi-temps ne doit pas être remis en cause. Par contre, l'esprit de responsabilité, l'acceptation des sanctions, le sens du devoir, le sens de l'intérêt collectif sont aussi des valeurs du rugby. On doit avoir le minimum de soupape et en même temps accepter les responsabilités et les sanctions. Les deux ne sont pas incompatibles. On va trouver le bon équilibre.»

les frais d’avocats des joueurs

«Pour faire face à l'urgence, c'est la FFR qui a avancé les fonds. Les dépenses relèvent des familles, mais dans l'esprit ça paraît évident que les clubs pros ou les joueurs ont envie de contribuer pour que le coût pour les familles ne soit pas considérable. (…) Qui paie les avocats ? La FFR a avancé des fonds dans l'urgence. Notre esprit est d'en appeler à la solidarité du rugby, les clubs pros nous ont dit qu'ils étaient prêts à contribuer. Les joueurs de l'équipe de France ont déjà accepté de contribuer et de participer à une cagnotte. On ne s'interdira pas en fonction de l'évolution de l'affaire d'en appeler à la solidarité du rugby.»

la tournée pas arrêtée

«On s'est posé la question. Assez rapidement, on a considéré qu'il fallait que les matchs aient lieu, que c'était une question de respect pour les fédérations uruguayenne et argentine. Pour moi, le rugby doit continuer, même si ce sont des affaires extrêmement graves. Il y a eu des débordements et un non-respect du cadre fixé.»

Le renforcement des sanctions 

«Il y a un cadre très précis, il existe depuis des années. Il est fondé sur l'autonomie et la responsabilisation. Ce cadre n'a pas été respecté par les joueurs. Le cadre prévoit qu'ils puissent sortir en groupe avec des joueurs séniors qui sont chargés de prévoir des taxis pour faire rentrer tout le monde en même temps. Ce qui a été fait par Baptiste Serin. Un certain nombre de joueurs ont décidé de ne pas respecter le cadre. Donc ce n'est pas le staff qui est en responsabilité, ce sont les joueurs qui ont décidé de sortir du cadre (…) On va changer les règles. On ne veut pas une décision verticale, qui tombe d'en haut. On va le faire en concertation avec les joueurs, le staff, la LNR. On comprend qu'il y ait besoin d'une soupape, mais il n'y a pas besoin d'aller dans ces extrêmes qui sont de toute façon incompatibles avec la performance sportive. On va renforcer la sensibilisation et les sanctions. Il faut en passer pa là, c'est un enjeu de survie pour le rugby français.»

Des nouvelles d’Oscar Jegou et Hugo Auradou

«On est en contact avec les familles et indirectement avec les joueurs par le biais des familles. Les joueurs sont dans une prison intermédiaire, à Mendoza. L'état actuel est d'essayer, pour leurs avocats, d'obtenir le droit d'être mis dans leur résidence. Le dernier contact date d'hier soir avec la famille de l'un des deux joueurs.»

Des sanctions financières et des exclusions

«Le rugby est un reflet de la société et il n'est pas épargné. Il faut cesser de se cacher derrière son petit doigt. Pour l'avenir, il y aura bien sûr un avant et un après Mendoza. Nous allons y travailler étape par étape, en concertation avec tous les acteurs du rugby. Nous n'aurons pas la main qui tremble, ni pour sensibiliser, ni pour appliquer les nouvelles règles, ni pour sanctionner s'il le fallait. Nous allons amplifier le travail de formation et de sensibilisation et renforcer les sanctions concrètes. Les sanctions disciplinaires pourront inclure des sanctions financières mais aussi des exclusions temporaires ou définitives des équipes de France, comme nous l'avons fait avec Melvyn Jaminet.»

LA gestion de l'affaire

«Le premier principe est un devoir de vérité et de transparence. Le deuxième est une gestion ferme et claire. Cette affaire est dramatique. Pour la plaignante, pour les deux joueurs et leur famille, pour le rugby dans son ensemble, pour nos 2.000 clubs engagés et pour tous les bénévoles qui peuvent attester que le rugby, ce n'est pas ça. Je garde la conviction que le rugby construit, que les parents ont raison de mettre leurs enfants dans les écoles de rugby, que le rugby est une chance pour la société.»

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