L'escrimeuse française Ysaora Thibus a été innocentée par le tribunal disciplinaire antidopage de la Fédération internationale d'escrime, a-t-elle annoncé mardi à l'AFP avec son avocate Joëlle Monlouis. Cette décision ouvre la voie à sa participation aux Jeux olympiques de Paris 2024.
Ysaora Thibus peut de nouveau croire aux Jeux olympiques de Paris 2024. La Fédération internationale d’escrime (FIE), par l’intermédiaire de son tribunal disciplinaire antidopage, a écarté toute suspension pour la vice-championne olympique par équipes à Tokyo.
Cette décision met fin à plusieurs mois d'incertitude pour Ysaora Thibus et lui permet de se concentrer pleinement sur son objectif : briller à domicile lors des JO. L’escrimeuse avait été testée positive à l'ostarine, un agent anabolisant, le 14 janvier lors d'une étape de Coupe du monde à Paris. Elle avait été suspendue provisoirement le 8 février.
Thibus est toujours en course pour les JO
La spécialiste du fleuret a plaidé avec succès la «contamination par fluide corporel» via son compagnon, l'ancien escrimeur américain Race Imboden. «Au vu de la situation, je n'ai commis aucune négligence», a-t-elle déclaré. «J'ai toujours voulu gagner d'une certaine façon, en accord avec mes valeurs. C'est important que mon intégrité soit reconnue.»
Avant les Jeux olympiques, il lui reste une dernière compétition pour se préparer : les Championnats d'Europe à Bâle (Suisse), du 17 au 23 juin. Cela pourrait lui permettre de grimper au ranking FIE pour s’offrir une qualification en individuelle. Thibus est actuellement 4ème française, alors que la France ne peut inscrire que trois athlètes par arme.
Des analyses capillaires pour prouver sa bonne foi
La Guadeloupéenne, âgée de 32 ans et considérée comme une grande chance de médaille pour la France, a réussi à prouver que l'ostarine détectée dans son organisme provenait des fluides corporels de son compagnon. Elle a bénéficié du travail du toxicologue Jean-Claude Alvarez, déjà impliqué dans une réduction de sanction similaire pour la joueuse de tennis Simona Halep. Le spécialiste a comparé des analyses de mèches de cheveux et d'ongles pour arriver à ce résultat.
La menace d'un appel persiste
Si cette décision est un immense soulagement pour Ysaora Thibus, elle n'est pas encore définitive. La FIE ou l'Agence mondiale antidopage (AMA) disposent désormais de 21 jours pour faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
«Il y aurait une procédure sur le fond, avec des délais très longs. La seule possibilité (pour permettre la présence d'Ysaora Thibus aux Jeux olympiques) serait une deuxième procédure qui viserait à obtenir des mesures provisoires, telles que donner un effet suspensif à la décision», a précisé Me Monlouis.
Privée d'entraînement pendant sa suspension
Malgré son interdiction d'accès aux structures d'entraînement fédérales durant sa suspension provisoire, Ysaora Thibus a estimé s'être «maintenue physiquement en forme».
Même si elle a concédé un certain impact mental : «Depuis mes sept ans, j'ai grandi en faisant de l'escrime quasiment tous les jours. En être privée, c'était compliqué psychologiquement», a-t-elle confié. «Mais l'important était d'être prête. Si j'avais la chance et l'opportunité d'avoir cette décision, il n'était pas envisageable d'arriver complètement fatiguée.»