Le sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps, a été auditionné ce jeudi 2 novembre devant l’Assemblée nationale dans le cadre de la Commission d’enquête concernant les dysfonctionnements au sein des Fédérations sportives.
L'occasion de revenir sur certains sujets épineux. Convoqué ce jeudi devant l'Assemblée nationale pour répondre aux questions de la Commission d'enquête parlementaire, le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps s'est exprimé sur différents dysfonctionnements au sein de la Fédération française de football.
Les incidents en marge du match OM-OL
De graves incidents ont eu lieu dimanche dernier, en marge du match OM-OL. Le car des lyonnais a notamment été caillassé, l’entraîneur Fabio Grosso blessé au visage et des cris racistes ont été entendus depuis les tribunes de l’OL. Pour Didier Deschamps, ce sont des «images horribles, qui n'ont pas de place dans un cadre sportif ou même dans la vie de tous les jours», a-t-il déclaré.
«Il faut faire en sorte que ça n'arrive plus. Aujourd'hui, malheureusement la sphère sportive et en particulier le football est le reflet de notre société. Avec en plus une résonance médiatique qui a un impact beaucoup plus important. C'est arrivé, malheureusement. Il faut que les pouvoirs publics, les clubs, fassent tout pour que ça n'arrive pas», a déploré le sélectionneur.
Le racisme
Autre grand sujet abordé durant son audition, la question du racisme dans le sport et plus particulièrement dans le football. A cela, Didier Deschamps a affirmé que dans sa carrière, même s’il a «été dans de nombreux vestiaires», il n’y a «jamais été confronté». Même idée du côté des violences sexuelles et sexistes : «Non, je n’ai pas été confronté, mais j’ai été informé de certains agissements», a-t-il ajouté.
Il est également revenu sur les faits de racisme en Italie, déplorés par certains joueurs tels que le gardien actuel de l’équipe de France Mike Maignan. «Sur le racisme, il y a beaucoup plus d'incidents qui se passent. Je ne sais pas s’il n’y en avait pas ou s’il y en avait et on n’en parlait pas, mais dans ma carrière, je n'y ai pas été confronté. Concernant Mike Maignan, le joueur de foot, quel qu'il soit, ce ne sont pas des robots, et quand on n’est pas en confiance, quand on a des problèmes dans la sphère privée, ça peut avoir des répercussions sur le terrain», a justifié le sélectionneur.
Semblant peu convaincus par les réponses de Didier Deschamps, les députés sont revenus à la charge à plusieurs reprises, sans pour autant obtenir de réponses supplémentaires de la part du sélectionneur, préférant rester prudent sur ce sujet.
Affaire Karim Benzema
L’Assemblée nationale a choisi d’aborder le cas de l’international franco-algérien Karim Benzema. L’occasion notamment de revenir sur la polémique de la blessure de ce dernier lors du Mondial-2022, qui l’avait conduit à rentrer chez lui.
«Je suis sélectionneur de l'équipe de France et je sélectionne des joueurs qui ont la nationalité française. Et mes choix sont des choix sportifs. Je ne sais pas si c'est l'endroit pour refaire l'histoire de ce qui s'est passé à Doha, mais à partir du moment où je me suis exprimé...», a déclaré Didier Deschamps.
«La situation s'est passée exactement comme ça. Si vous voulez plus de détails je peux donner des échanges de SMS. Mais je ne pense pas que ça va faire avancer les choses. Et je suis en procédure contre un journaliste qui s'est permis d'affirmer des choses», a ajouté le champion du monde de 1998.
Pour rappel, Didier Deschamps avait déclaré qu’il avait renvoyé le joueur chez lui à la suite d’une blessure. Karim Benzema avait néanmoins contredit la version du sélectionneur sur les réseaux sociaux, suggérant que la blessure nécessitait un peu de repos, mais qu’il aurait pu rejouer avec les Bleus, précisément pour la finale face à l’Argentine.
Prolongation, Noël Le Graët… Les sujets annexes
D’autres sujets ont été abordés durant l’audition, comme le rapport de Didier Deschamps à l’ancien président de la FFF Noël Le Graët. Affirmant avoir eu une «relation professionnelle» avec l’ancien président accusé de comportement sexiste, Didier Deschamps a aussi comparé ce rapport avec celui qu’il entretient auprès dû président actuel, Philippe Diallo.
«forcément une relation s’est créée, dans mon esprit ça a toujours été mon président, comme aujourd'hui, Philippe Diallo est mon président. Et avec cette relation de confiance, je ne me suis jamais permis de le tutoyer», a indiqué le sélectionneur, sans ajouter plus de détails sur sa prolongation prévue jusqu’en 2026 à la tête des Bleus.
Dernière question posée à Didier Deschamps, celle des axes d’amélioration s’il était président de la FFF. «Je ne peux pas vous répondre, parce que je ne le serai pas. Je suis épanoui parce que j'ai fait de ma passion mon métier, mais avoir un rôle autre, plus politique, moins proche du terrain, c'est pas du tout mes envies ni de ma compétence», a-t-il conclu.