Capitaine de l'équipe de France de rugby fauteuil, Jonathan Hivernat s'apprête à guider les Bleus lors de la Coupe internationale de rugby, qui se tiendra à Paris du 18 au 22 octobre prochain. Une occasion en or de se mettre en avant pour l'athlète de 32 ans, qui a connu une ascension exceptionnelle dans son sport.
C’est l’une des dernières grandes échéances du circuit mondial du rugby fauteuil avant les Jeux paralympiques de Paris et il est prêt à affronter les plus grands. Paris accueillera la Coupe internationale de rugby fauteuil du 18 au 22 octobre. Un événement pris au sérieux par Jonathan Hivernat, vendeur en magasin, mais surtout capitaine de l'équipe de France et double champion d'Europe.
Mais avant d’en arriver là, le natif de Figeac a connu plusieurs vies en une seule. Alors qu’il n’a que 10 ans et qu’il mène une vie ordinaire, il subit les premiers symptômes d’une maladie sur laquelle il mettra le nom quelques années plus tard : la maladie de Charcot-Marie-Tooth. Une maladie neurologique et dégénérative, entraînant progressivement la paralysie des membres. «De 13 ans à 19 ans, j’étais mal-marchant», explique-t-il.
Malgré les premiers contrecoups de la maladie, Jonathan Hivernat continue à s’accrocher jusqu’à ce que la maladie ne prenne le dessus sur son corps. «À l’âge de 19 ans, j’ai eu une poussée de ma pathologie et j’ai perdu l’usage de mes membres inférieurs», développe l’athlète.
Une progression fulgurante dans la discipline
Contraint à réapprendre à utiliser et contrôler son corps alors qu’il entre à peine dans l’âge adulte, le jeune Jonathan Hivernat découvre un univers qui va lui changer la vie : celui du rugby fauteuil. «L’équipe de Toulouse est venue faire une démonstration de cette discipline dans mon centre de rééducation, où j’étais interne. Je m’y suis initié par beaucoup de curiosité à l’idée de savoir comment on pouvait jouer au rugby dans un fauteuil», raconte-t-il. «L’aventure a commencé comme ça et je n’en suis plus jamais ressorti !».
En quelques mois, celui qui était un grand adepte du tennis de table s’est rapidement transformé en machine de guerre du rugby fauteuil. «Avec l’équipe du Stade Toulousain, j’ai eu la chance d’apprendre très vite avec un groupe très talentueux et performant, d’évoluer en compétition». Un apprentissage à vitesse grand V qui a été rapidement récompensé par une première sélection en équipe de France en 2011, moins de deux après avoir découvert la discipline.
«J’ai eu la chance de pouvoir intégrer le groupe France qui préparait sa première grande compétition, le championnat d’Europe en 2011, qui était qualificatif pour les Jeux paralympiques de Londres 2012.
Il n'y a pas un seul jour où je ne rêve pas des Jeux paralympiques
Au fil du temps, Jonathan Hivernat poursuit son ascension au sein des Bleus, jusqu’à sa désignation au rang de capitaine de l’équipe de France de rugby fauteuil en 2016. Durant son capitanat, les joueurs français progressent, et obtiennent leur premier sacre européen, en 2022 à Paris, rapidement suivi d’une confirmation en 2023, à Cardiff.
Le rêve paralympique dans un coin de la tête
Hôte de la Coupe internationale de rugby fauteuil, la France arrive donc avec un statut de prétendant à la médaille mondiale. Mais pour son capitaine, les Bleus sont prêts pour les plus grands rendez-vous. «Aujourd’hui, on a des forces en présence qui ont démontré qu’on pouvait être très performants face aux meilleurs équipes du monde, il y a de vraies attentes».
{SÉLECTION}
Voici les 12 joueurs de France Rugby Fauteuil sélectionnés pour participer à l' IWRC 2023 du 18 au 22 octobre à Paris.
Encore quelques jours pour réserver vos billets & assister à un spectacle de très haut niveau https://t.co/XaYCTFKEHC#BleusHandisport pic.twitter.com/NNJPtncxWO— FFHandisport (@FFHandisport) September 30, 2023
Des attentes importantes à moins d’un an de l’un des événements de sa vie : les Jeux paralympiques de Paris 2024. «J’ai beaucoup de monde qui me pousse à être l’un des éléments forts et acteurs du mouvement paralympique français. Et c’est vrai qu’il n’y a pas un seul jour où je ne pense pas aux Jeux paralympiques.
En attendant de s’imaginer avec l’or autour du cou et de décrocher la plus belle des victoires à Paris, Jonathan Hivernat espère que cette Coupe internationale de rugby sera l’occasion de sensibiliser le grand public à la grande cause qu’est le handisport, qu’il invite dans la capitale.
«Vous allez découvrir une grande famille du rugby et une discipline juste, unique, spectaculaire et engageante», a-t-il conclu.