Serena Williams, joueuse américaine de tennis, a annoncé mardi sa retraite dans les prochaines semaines, a priori après l’US Open.
C’est une page qui va se tourner. Dans un texte publié mardi sur le compte Instagram du magazine Vogue, Serena Williams, qui aura 41 ans en septembre, a confié que le «compte à rebours» concernant sa retraite était «enclenché».
Au lendemain de sa première victoire en plus d’un an, la championne aux 23 titres du Grand Chelem en simple a confirmé que le prochain US Open (29 août-11 septembre) serait le dernier tournoi de sa carrière.
«Je n’ai jamais aimé le mot retraite. Cela ne me semble pas être un mot moderne. J'ai pensé à cela comme une transition, mais je veux être sensible à la façon dont j'utilise ce mot, qui signifie quelque chose de très spécifique et important pour une communauté de personnes. Peut-être que le meilleur mot pour décrire ce que je fais est évolution, a écrit Serena Williams sur le site de Vogue US. Je suis ici pour vous dire que j'évolue loin du tennis, vers d'autres choses qui sont importantes pour moi. Il y a quelques années, j'ai lancé tranquillement Serena Ventures, une société de capital-risque. Peu de temps après, j'ai fondé une famille. Je veux agrandir cette famille.»
Avec pas moins de 73 titres en simple et 23 en doubles (tous avec sa sœur Venus), Serena Williams, qui a commencé sa carrière professionnelle en octobre 1997, a grimpé les échelons pour devenir l’une des meilleures joueuses de l’histoire. L’Américaine a d’ailleurs confié que c’est grâce à son aînée qu’elle en est arrivée là.
«Quand (Venus) a perdu, j'ai compris pourquoi et je me suis assurée que je ne perdrais pas de la même manière. C'est comme ça que j'ai commencé à monter si vite dans le classement, parce que j'ai appris les leçons des pertes de Venus au lieu de l'apprendre à la dure, de mes erreurs. C'était comme si je jouais aussi ses matchs, explique Serena Williams. Je suis un bon mime. En grandissant, j'ai essayé de copier Pete Sampras. J'ai adoré Monica Seles, puis j'ai étudié Monica Seles. J'ai regardé, j'ai écouté, puis j'ai attaqué. Mais si je n'avais pas été dans l'ombre de Venus, je ne serais jamais devenue qui je suis.»
Un record qui lui échappe
Joueuse la plus titrée de l’ère Open, Serena Williams est devenue la première femme de l’histoire à gagner tous les principaux tournois à la fois en simple en double.
Le seul petit «hic», c’est qu’elle n’a jamais réussi à égaler le record de titres en Majeur atteint par l'Australienne Margaret Court avant l'ère Open (24 titres). «Il y a des gens qui disent que je ne suis pas le GOAT (Meilleure joueuse de l’histoire, ndlr) parce que je n'ai pas dépassé le record de Margaret Court de 24 titres du Grand Chelem, qu'elle a atteint avant «l'ère Open» qui a commencé en 1968, lance-t-elle. Je mentirais si je disais je ne veux pas de ce record. Evidemment je le veux. Mais au jour le jour, je ne pense vraiment pas à elle. Si je suis dans une finale du Grand Chelem, alors oui, je pense à ce record. Peut-être que j'y ai trop pensé, et cela n'a pas aidé. A mon avis, j'aurais dû avoir plus de 30 tournois du Grand Chelem. J'ai eu mes chances après mon retour d'accouchement. Je suis passée d'une césarienne à une deuxième embolie pulmonaire à une finale du Grand Chelem. J'ai joué pendant l'allaitement. J'ai joué pendant la dépression post-partum. Mais je n'y suis pas arrivée. Devrait, voudrait, pourrait. Je ne me suis pas présentée comme j'aurais dû ou pu le faire. Mais je me suis présentée 23 fois, et ça va. Effectivement c'est extraordinaire.»
Nul doute que l’émotion sera très forte à l’US Open pour les adieux de celle qui veut désormais «se concentrer sur son rôle de maman, ses objectifs sur le plan spirituel pour découvrir une nouvelle mais tout aussi passionnante Serena.»