Rafael Nadal, qui a révélé avoir reçu plusieurs infiltrations au pied pour remporter son 14e Roland-Garros, est pointé du doigt par plusieurs cyclistes. Mais l’Espagnol s’est-il dopé comme beaucoup le pensent ?
Après les louanges, les critiques. Quelques minutes après son nouveau triomphe dans son jardin de Roland-Garros, Rafael Nadal a lancé une petite phrase qui a eu de lourdes conséquences. A la question «Combien d'injections as-tu reçues pendant le tournoi ?», le Majorquin a alors répondu : «C'est mieux que tu ne le saches pas !», avec un large sourire.
Touché par le syndrome de Müller-Weiss, une maladie dégénérative et incurable qui lui provoque d’impressionnantes douleurs au pied gauche, Rafael Nadal doit jouer avec le pied anesthésié et donc sous infiltrations. Un terme qui n’a pas été bien accueilli par les cyclistes, avec en tête le Français Thibaut Pinot qui s’est fendu d’un tweet ironique «Les héros d’aujourd’hui…». Suivi par d’autres critiques dans le milieu.
Les héros d’aujourd’hui… https://t.co/KCYQ1mZjUr
— PINOT Thibaut (@ThibautPinot) June 5, 2022
Mais de quoi parle-t-on lorsque l’on évoque des infiltrations pour Nadal ? Il s’agit concrètement d’injections locales de produits anesthésiants et anti-inflammatoires, visant en l’occurrence ici les nerfs du pied, pour les insensibiliser. C'est, le plus généralement, de la cortisone.
Rafael Nadal, qui a régulièrement été accusé de dopage depuis ses débuts, n’est donc pas un adepte de pratiques dopantes comme beaucoup pourraient le laisser penser.
Reste que le cyclisme, sport très touché par les affaires de dopages, n’est pas logé à la même enseigne, d’où la colère de certains cyclistes. L’anesthésiant en question est interdit dans le cyclisme alors que dans le monde du football, par exemple, il est très souvent utilisé (Zlatan Ibrahimovic ou encore d’autres stars l’utilisent).
«Si un cycliste fait la même chose, déjà c'est interdit, mais quand bien même ça ne le serait pas, tout le monde lui tomberait dessus en le qualifiant de dopé parce qu'il y a un tel arrière-plan culturel, de tels clichés attachés au vélo, a lancé Guillaume Martin à L’Equipe. (…) Je crois que Zlatan Ibrahimovic a également parlé de ses infiltrations à un genou. Ils passent pour des héros parce qu'ils vont loin dans la douleur, mais en fait, ils s'aident de substances pour aller loin dans la douleur et encore une fois, c'est très limite. Le vainqueur dans le vélo, en particulier celui du Tour, même s'il n'y a aucun élément derrière, il est systématiquement accusé de dopage. Je plaide pour une certaine homogénéisation des règlements entre les différents sports. (…) Je ne vois pas pourquoi il y aurait des règlements différents.» Le débat est ouvert.