Le chant des supporters niçois contre Emiliano Sala a suscité une vague d’indignation. A l’issue de la victoire de Nice contre Saint-Etienne (4-2), l’entraîneur du Gym Christophe Galtier n’a pas caché sa colère et a poussé un énorme coup de gueule. Tout comme son homologue nantais Antoine Kombouaré.
Le coach niçois aurait dû être heureux après le succès de son équipe, qui a renversé l’ASSE à l’Allianz Riviera. Un succès qui permet à l’OGC Nice d’être toujours en course pour une qualification européenne. Mais Christophe Galtier s’est présenté très remonté en conférence de presse. Il a été écoeuré par les paroles du chant entonné à la 9e minute de la rencontre (comme le numéro d'Emiliano Sala) par une partie des supporters niçois, quatre jours après la finale de la Coupe de France perdue contre Nantes, à l’égard d’Emiliano Sala, tragiquement disparu dans un accident d’avion en janvier 2019 alors qu’il s’apprêtait à s’engager avec le club de Cardiff.
«Je n’ai pas d’adjectif pour définir ce que j’ai entendu. Une des premières réactions dans le vestiaire après le match, ce n’était pas des cris de joie, c’était ce que les joueurs ont entendu. Je sais que le club est intervenu à travers un communiqué. Au nom de mon vestiaire et de mon staff, on tient à présenter nos excuses à la famille d’Emiliano Sala et au FC Nantes. On peut entendre beaucoup de choses dans un stade. Je parle de quelques personnes, mais des personnes qui ont quand même chanté assez fort et il n’y en avait pas que trois. Et s’ils ne sont pas contents, ils ont qu’à se présenter au camp d’entraînement, je leur dirais la même chose», a-t-il lancé dans un premier temps.
— Georges Quirino Chaves (@georgesquirino) May 11, 2022
Avant d’aller encore plus loin. «On dit que les tribunes sont le reflet de notre société, et bien si c’est ça notre société, croyez-moi qu’on est dans la merde. Ce que j’ai entendu, c’est inadmissible. C’est surréaliste. Je n’ai pas de mots. Qu’ils restent chez eux, on ne peut pas entendre ça dans un stade. Si c’est pour insulter des morts, qu’ils restent chez eux. Si c’est pour lancer des bouteilles, qu’ils restent chez eux. On gagnera sans ces gens-là», a-t-il déclaré en faisant également référence au jet de la bouteille contre le Marseillais Dimitri Payet en début de saison.
Quelques heures plus tard, Antoine Kombouaré, entraîneur de Nantes, où évoluait Emiliano Sala, a lui aussi fait part de sa colère. «La connerie humaine n’a pas de limites, je suis scandalisé. Je ne sais pas quoi dire car je risquerais d’être très violent. Ces mecs-là n’ont rien à foutre dans un stade. On aurait ça comme supporters, il faudrait les bannir. Ce sont des gens qui ne doivent plus avoir leur place dans un stade. C’est honteux. Il est parti notre Emiliano. J’ai de la peine pour la famille d’Emiliano. Je savais que parfois les supporters pouvaient être violents, pouvaient être cons mais là ce sont vraiment des ânes. Il n’y a pas de mots pour décrire la connerie de ces gens.»
Mais au-delà de Christophe Galtier et Antoine Kombouaré, ce chant a choqué et indigné le monde du football en France, où de nombreux messages ont afflué pour soutenir Nantes et la famille de Sala, mais aussi jusqu’en Argentine, patrie de l’ancien attaquant. La LFP a décidé de se saisir de ce dossier. Et le club niçois pourrait écoper de lourdes sanctions allant d’une forte amende à un huis clos partiel.