A l’affiche d’une série-documentaire concernant quatre sportifs français qui préparent les JO de Tokyo, Floria Gueï, spécialiste du 400m qui a l’objectif d’atteindre la finale olympique l’été prochain s’est notamment confiée sur le fait d’être maman dans le monde du sport aujourd’hui.
Championne d’Europe en 2004 avec le relais 4x400m, la Nantaise est l’une des protagonistes (en compagnie la basketteuse Laeticia Guapo, du nageur Florent Manaudou, et du footballeur Allan Saint-Maximin) de «Only See Great», une série Puma, diffusée sur Amazon Prime Video et narrée par Usain Bolt, qui suit des athlètes durant leur préparation pour Tokyo 2020 jusqu'au coup dur du report en 2021
Qu’est-ce que cela représente d’être suivie et narrée par la légende de votre sport, Usain Bolt ?
C’est un privilège et un honneur. Lorsqu’on m’a dit que j’allais faire partie de ce groupe de sportifs, j’étais très enjouée et contente. Je trouvais le concept très intéressant. Puis j’étais également très curieuse de voir le quotidien des autres athlètes.
Les JO ont donc été reporté, c’est reparti pour une saison d’entraînement…
Oui, actuellement on est reparti sur une session foncière. C’est ce que l’on fait après une période de grands championnats normalement… bon là avec le report des JO, il n’y a pas eu de compétition avec tout ce qu’il s’est passé. Ce n’est rien, on fait avec et on s’adapte.
Le foncier, ce n’est pas le plus agréable en plus…
Exactement. Mais il faut se dire que l’on passe par là pour qu’en compétition, ce soit «plus facile».
Avoir une année en plus pour se préparer aux JO, c’est une bonne chose ou pas ?
Ce n’est ni l’un, ni l’un autre. Tout est mis en forme pour que je sois prête le jour J donc j’étais prête. Ma grande rentrée, pour effectuer les minimas, était prévue en avril aux États-Unis mais finalement tout a été annulé. Au début, c’est un peu frustrant de se dire que l’on a fait tout ça pour rien car on ne peut pas forcément s’exprimer. Mais on relativise et on se dit que l’on va pouvoir peaufiner le travail.
La finale du 4x400m à l'Euro 2004 a été un déclicFloria Gueï, spécialiste du 400m
L’objectif, c’est donc d’atteindre la finale des Jeux ?
C’est ça, tout à fait. Le championnat, c’est trois tours. On est complètement focus pour atteindre comme il faut la finale. Puis, une fois que tu as atteint le Graal, tu es en finale, tu n’as plus de question à te poser. Tu fonces. Tu donnes tout.
Vous êtes maman d’un petit Cameron. Avoir un enfant, est-ce que ça donne de la force en plus ?
Ca me rend beaucoup plus épanouie qu’avant et j’ai envie que mon fils soit fier de moi. Donc ça ne peut que me renforcer mentalement.
Etre maman sportive, c’est quelque chose qui est enfin «accepté» dans le milieu.
Je suis complètement d’accord. Il y a quelques années, peut-être que les femmes n’osaient pas mettre au monde d’enfants pendant leur carrière parce que c’était mal vu. Beaucoup disait que ce n’était pas possible ensuite de revenir à la compétition et d’être performante. Puis quelques-unes ont donné l’exemple et aujourd’hui, c’est accepté. Tant mieux, le regard a bien changé.
On vous ressasse souvent votre sprint en finale du 4X400m à l’Euro 2004 de Zurich. Est-ce fatiguant ou plaisant ?
C’est un des grands moments de sport que j’ai pu vivre. C’est un super souvenir et je pense que ça été un déclic surtout dans ma carrière. Après, au début, c’était un peu particulier. En tant qu’athlète, on veut avoir plusieurs moments clés dans nos carrières mais c’est vrai que c’est celui-ci. Ça reste un point positif.
Une finale mémorable ponctuée par une médaille aux JO, ça remplacerait ce souvenir ?
Ce sera une autre histoire surtout. Ça ne peut pas se remplacer. Ce sera juste une place en plus dans ma mémoire.