Malgré le chaos, Barcelone verra Lisbonne! Englué dans une crise lancinante, le Barça du providentiel Lionel Messi a balayé Naples samedi en huitièmes retour de Ligue des champions (3-1) pour se qualifier pour un «Final 8» inédit au Portugal, avec l'espoir de sauver sa saison.
En quart de finale le 14 août, les Catalans rencontreront le Bayern Munich, tombeur de Chelsea 4-1.
Le phénix Barça renaît de ses cendres : face à un Naples moins aguerri et dominé, les Blaugranas, qui sortent d'une saison catastrophique, ont retrouvé des couleurs au meilleur moment pour sauver leur exercice 2019-2020, dans le sillage d'un Lionel Messi buteur et encore brillant.
Résurrection à point nommé
Après une saison sans aucun titre, une couronne espagnole concédée au rival Real Madrid, des déboires sportifs répétés, des blessures en cascade et des scandales en série, la lumière est revenue au moment idéal dans la maison barcelonaise. C'est le défenseur international français Clément Lenglet qui a d'abord sonné la révolte, d'une tête bien placée sur corner (10e)... avant que l'inévitable Messi n'entre en scène.
La superstar argentine a doublé la mise après un slalom dans la surface (23e), a vu son deuxième but refusé pour une main (30e), puis a provoqué le pénalty du 3-0 transformé par Luis Suarez (45e+1) avant la réduction du score de Lorenzo Insigne... là aussi sur pénalty (45e+5).
Une résurrection à point nommé pour le Barça, empêtré dans une saison cauchemar et qui n'avait plus que cette Ligue des champions pour espérer ouvrir une parenthèse enchantée au milieu de tout ce désordre.
«Il va falloir que l'on change en profondeur si on veut se battre pour la 'Champions'. Parce que sinon, le match contre Naples, on le perdra aussi», avait fulminé le sextuple Ballon d'Or Messi en juillet, une fois le titre en Liga perdu, pour tenter de piquer ses coéquipiers avant la «Champions».
Objectif réussi : après quelques semaines «pour se vider la tête», tel que l'avait souhaité la «Pulga» («puce», en espagnol), le Barça a réussi sa mue estivale : dans le sillage d'un Messi de retour à son meilleur niveau, les Catalans ont proposé un jeu bien plus intéressant que lors de la fin du championnat espagnol, avec des transmissions multipliées, de la présence en attaque et de l'assurance en défense.
Un autre «Everest» en quarts
Le Barça a pansé ses plaies. Mais c'est surtout l'entraîneur blaugrana Quique Setién qui peut pousser un grand ouf de soulagement : menacé à la suite de la fin de saison médiocre des Barcelonais en Liga au terme d'une saison blanche huit mois seulement après sa nomination, Setién a prouvé que son groupe était capable de répondre présent le temps d'un importantissime match.
«Ca ne m'a pas traversé l'esprit que ça pouvait être mon dernier match. Je suis tranquille. Je pense que l'on va continuer et on va aborder le reste de la compétition jusqu'à la fin au Portugal, avec la même énergie et le même enthousiasme», avait assuré le technicien, plein de confiance, vendredi en conférence de presse d'avant-match.
Pour Naples, qui devra se contenter de la Ligue Europa la saison prochaine, l'élimination n'est pas une surprise. Même s'il avait montré qu'il était capable de déstabiliser l'illustre FC Barcelone et toutes ses stars à l'aller (1-1), samedi, le Napoli s'est révélé encore plus faible qu'un Barça affaibli.
Le but d'Insigne, revenu tout juste d'une douleur à l'adducteur gauche, n'a pas suffi à «escalader l'Everest» catalan, comme l'avait qualifié l'entraîneur italien Gennaro Gattuso vendredi. Le FC Barcelone est toutefois encore loin d'être une montagne de solidité. Et face à un autre pic d'Europe, le Bayern Munich, vendredi prochain en quart de finale, il s'agira d'une nouvelle mise à l'épreuve pour Setién, Messi, et l'aplomb retrouvé des Catalans.