Comme Didier Deschamps l’été dernier avec les hommes, elle est celle qui doit mener l’équipe de France féminine vers le titre de champion du monde. Comme lui, elle a auparavant porté le maillot et le brassard tricolore. Découvrez Corinne Diacre, la sélectionneure des Bleues.
Joueuse d’un seul club
Née à Croix (Nord), en 1974, Corinne Diacre a passé l’ensemble de sa carrière professionnelle en Charente, à l’ASJ Soyaux (devenu Angoulême-Soyaux Charente). Elle a ainsi disputé 19 saisons en première division avec son club, de 1988 à 2007, au poste de défenseure centrale. Dès la fin de sa carrière, annoncée après une rupture des ligaments croisés, c’est toujours à Soyaux, mais comme coach, qu’elle a continué de fouler la pelouse, jusqu’en 2013.
Première femme à entrainer des hommes
Corinne Diacre est ensuite devenue la première femme à obtenir le Brevet d’entraîneur de football professionnel, en 2014. Un diplôme qui lui permet de diriger des clubs de Ligue 1 et Ligue 2. Elle patientera très peu de temps avant d’être nommée coach du Clermont Foot 38, pensionnaire de deuxième division, pour la saison 2014-2015. En trois saisons, elle parviendra toujours à maintenir confortablement son équipe (12e, 7e et 12e), malgré l’un des plus petits budgets du championnat. A la fin de l’année 2015, France Football lui décernera même le titre de meilleur entraîneur de Ligue 2.
Le but de la qualif pour le premier Mondial des Bleues
Au niveau international, Corinne Diacre a marqué les esprits. Convoquée à 121 reprises avec les Bleues, elle a été la première joueuse à passer le cap des 100 sélections sous le maillot tricolore. Elle a également porté à 65 reprises le brassard de capitaine. Elle assumera d’ailleurs ce statut, le 16 novembre 2002, au stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne, en marquant d’une frappe au ras du sol le but de la victoire face à l’Angleterre (voir vidéo ci-dessous). Une action qui enverra l’équipe de France féminine disputer le premier Mondial de son histoire, aux Etats-Unis, en 2003 (élimination au premier tour avec une victoire, un nul et une défaite).
Une coach exigeante
Défenseure de caractère, Corinne Diacre a gardé sa rigueur une fois sur le banc. En succédant à Olivier Echouafni, le 30 août 2017 (après avoir déjà connu le banc de la sélection nationale comme adjointe entre 2007 et 2013), la nouvelle patronne du foot féminin français a fait des choix forts. Elle a ainsi retiré le brassard de capitaine du bras de Wendie Renard à la surprise générale, pour l’installer sur celui d’Amandine Henry. «Wendie Renard s’occupait trop des autres et pas assez d’elle», expliquait-elle alors. «Ses performances étaient très en-deçà de ce qu’elle peut faire».
Elle n’a également pas hésité à recadrer publiquement la jeune joueuse Marie-Antoinette Katoto, 20 ans, considérée comme la future grande buteuse des Bleues et actuelle meilleure marqueuse du championnat de France (22 buts en 21 matchs), en estimant qu’elle ne s’investissait pas assez à l’entraînement. «Il va falloir qu’elle réfléchisse bien à ce qu’elle veut», avait-elle déclaré, «il y a des choses qui sont incompréhensibles». Elle a d'ailleurs fait le choix de ne pas la retenir parmi les 23 joueuses qui disputeront le Mondial. Un management sans concession qui permettra peut-être d’atteindre le graal le 7 juillet prochain, soir de la finale.