L’argent a fait le bonheur de Johan Clarey. Dix jours après son premier podium en super-G en Coupe du monde, dans la mythique station de Kitzbühel, le vétéran tricolore (38 ans) a récidivé, ce mercredi, en montant sur la 2e marche du podium des Championnats du monde à Are dans cette même discipline (à égalité avec Vincent Kriechmayr).
Il a été devancé seulement de neuf centièmes par l’Italien Dominik Paris. Cette première médaille internationale pour le natif d’Annecy, plus vieux médaillé aux Mondiaux et la première du clan tricolore en Suède, vient couronner la meilleure saison de sa longue carrière, même s’il a touché l’or du bout de ses skis. «Malheureusement, en bas, je fais quelques fautes qui coûtent très cher. Ça me coûte la première place je pense. Mais, c’est fantastique», a-t-il glissé dans un sourire.
Elle récompense aussi sa persévérance après avoir connu des moments difficiles, pas plus tard qu’en novembre 2017 avec le décès à l’entraînement de son coéquipier David Poisson, qui était plus qu’un simple ami. «David, je l’ai toujours un peu considéré comme mon frère. J’ai la sensation de ne pas skier tout seul, c’est mystique», a confié Johan Clarey, qui également perdu son frère dans un accident de moto en 2013. Sans oublier ses multiples blessures qui ne l’ont pas permis d’avoir la carrière qu’il aurait méritée.
«Je n’ai pas eu une carrière facile. Je me suis énormément blessé, je n’ai pas eu beaucoup de chance non plus. On m’a annulé une course à Val Gardena que j’avais quasiment gagnée. J’ai eu beaucoup de places d’honneur (18 top 5 mais seulement 5 podiums en Coupe du monde). Ça prouve qu’il faut s’accrocher, c’est ma plus grande qualité, la persévérance, s’est-il félicité. Aujourd’hui, ça récompense tout ça et j’en suis très fier.» Et ce n’est peut-être pas encore fini.
S’il laisse encore planer le doute sur son avenir, Clarey ne semble pas décidé à raccrocher, lui qui a rarement pris autant de plaisir sur les pistes que ces dernières semaines. «Dans ma tête je n'ai pas 38 ans, vraiment pas. J'ai plutôt 25 ans ! On me traite de "Papy" tous les jours, et les gars me "branchent" souvent sur les JO de Pékin en 2022. On verra en fin de saison. Mais tant que l'envie et les résultats sont là, il faudra encore me supporter !» Papy Clarey est prêt à faire de la résistance.
Elle est belle la joie de @yoclarey sur le podium aux côtés de Vincent Kriechmayr et du nouveau champion du monde Dominik Paris. #Are2019 #fisalpine pic.twitter.com/WAFHrvFYu0
— ChaletClub (@ChaletClub2019) 6 février 2019