Pour la première fois depuis 2015, Golden State n'aborde pas les play-offs NBA qui débutent samedi en grand favori, un statut qui revient à Houston, impressionnant depuis octobre.
Avec trois finales consécutives, dont deux sacres (2015, 2017), Golden State survole la NBA depuis le début de l'ère Steve Kerr en juillet 2014. Mais l'entraîneur des Warriors a vécu une saison 2017-18 contrastée avec des premières dont il serait bien passé.
Son équipe, à bout de souffle, décimée par les blessures et parfois démotivée, a pour la première fois en quatre ans enchaîné trois défaites de suite, elle a perdu une série contre une équipe de la conférence Est (Indiana) et, plus grave, et n'a pas fini la saison régulière avec le meilleur bilan de NBA (58 v-24 d).
L'absence depuis le 23 mars sur blessure de Stephen Curry (entorse du ligament collatéral tibial du genou gauche) explique en grande partie cet effondrement des dernières semaines.
Les Warriors ont perdu dix des 16 rencontres qu'ils ont disputées sans leur meneur qui ne devrait pas être rétabli à temps pour le 1er tour des play-offs.
Mais Kerr est serein, même si son équipe va affronter d'entrée un sacré client, San Antonio, privé certes de Kawhi Leonard, mais disposant d'un effectif sans rival en termes d'expérience avec Pau Gasol, Manu Ginobili et Tony Parker.
Harden et Paul font des étincelles
«On veut disputer une quatrième finale de suite, peu d'équipes y sont parvenues (...) Tout ce qui s'est passé en saison régulière ne compte plus, les play-offs sont un tout autre défi», a rappelé Kerr.
Pour atteindre la finale, Golden State devra passer l'obstacle San Antonio, puis Portland ou La Nouvelle Orléans, et enfin, si la logique est respectée, Houston.
Les Rockets ont déjà réussi une saison fracassante, la meilleure de leur histoire avec 65 victoires en 82 matches et peuvent viser un 3e titre après 1994 et 1995.
L'association James Harden/Chris Paul que beaucoup estimait bancale lorsque «CP3» a quitté l'été dernier les Clippers pour Houston, a fait des étincelles.
«C'est l'un des joueurs les plus intelligents, un joueur qui arrive à fédérer une équipe», explique l'entraîneur de Houston, Mike d'Antoni, à propos de Paul.
Alors qu'il aurait pu se sentir menacé ou redouter une réédition de son retentissant échec à Oklahoma City aux côtés de Russell Westbrook et Kevin Durant (2009-12), Harden, 28 ans, a mûri au contact de Paul et a réalisé la meilleure saison de sa carrière (30,4 points par match), ce qui devrait lui valoir le trophée de meilleur joueur NBA.
«Tous les jours, j'apprends quelque chose de nouveau grâce à Chris Paul», admet Harden, longtemps présenté comme un individualiste forcené.
Attention à Philadelphie
A l'Est aussi, une ère va peut-être prendre fin: depuis le retour de LeBron James à Cleveland en 2014, les Cavaliers sont abonnés à la finale, mais les champions 2016 ont tremblé et ont dû se contenter de la 4e place (50 v-32 d), loin derrière Toronto (59 v-23 d).
LeBron James a pourtant réalisé une saison exceptionnelle (27,4 pts par match), mais a peut-être laissé des forces dans la bataille: à 33 ans, pour la première fois depuis ses débuts NBA en 2003, il a disputé les 82 matches de saison régulière de son équipe.
Après le départ de Kyrie Irving à Boston et l'échec de la greffe Isaiah Thomas, le triple champion NBA a porté seul, ou presque, son équipe en play-offs.
Il aura d'entrée fort à faire face à Indiana.
Mais l'équipe la plus dangereuse, ou imprévisible, pourrait bien être Philadelphie qui va disputer les play-offs pour la première fois depuis 2012.
Les Sixers ont fini la saison régulière sur une série impressionnante et sans précédent de 16 victoire de suite.
Avec Joel Embiid, blessé au visage depuis trois semaines, et le rookie Ben Simmons, Philadelphie peut surprendre Miami au 1er tour, voire atteindre la finale de conférence.