Le Britannique Chris Froome (Sky), après avoir éteint tout suspense samedi dans le contre-la-montre haletant de Marseille, doit être sacré dimanche en fin d'après-midi pour la 4e fois dans le Tour de France, après une 21e et dernière étape qui se terminera sur les Champs-Elysées sans conséquence pour le classement général.
Avant de s'élancer de Montgeron (Essonne) dans la foulée d'un transfert aérien le matin, 103 kilomètres séparent désormais le porteur du maillot jaune d'une victoire qui lui permettra de revenir à une longueur de Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain, le carré d'as des cyclistes les plus titrés dans l'histoire de la course la plus célèbre au monde.
«C'est déjà un honneur d'être mentionné au niveau des grands qui ont gagné cinq Tours de France», s'est réjoui Froome, qui n'a pas remporté d'étape cette année. «Il faut d'abord arriver à Paris avec le peloton. Chaque année, c'est de plus en plus difficile. C'était sans conteste le Tour le plus serré».
«Tout se jouait aujourd'hui, il y avait moins de 30 secondes entre les trois favoris. Je n'ai jamais été sûr de la victoire jusqu'à Marseille. Heureusement, mes jambes tournaient bien pour ce chrono, je n'étais pas dans un mauvais jour. La bataille pour le classement général est terminée», a-t-il encore déclaré samedi.
Bardet 3e pour une seconde
Alors qu'il était chahuté avant le début de la 20e étape, Froome, finalement 3e de l'étape à 6 secondes du vainqueur polonais Maciej Bodnar après les 22,5 kilomètres du contre-la-montre de Marseille, s'est en effet envolé vers la gloire puisqu'il possède désormais 54 secondes d'avance sur le Colombien Rigoberto Uran.
Lequel a chipé la place de dauphin à un Romain Bardet livide et presque rejoint par Froome à son entrée au Vélodrome. Le Français a tout juste sauvé sa place sur le podium pour une minuscule seconde d'avance, celle qu'il possède sur l'Espagnol Mikel Landa, un coéquipier de Froome.
Triomphant mais moins souverain que ces dernières années et bien aidé par son équipe, le futur quadruple vainqueur de la Grande Boucle a même légèrement été sifflé par le public clairsemé de l'habituel stade de l'OM.
«C'est parfaitement normal avec un Français en deuxième position», a-t-il éludé. «On était au cœur de Marseille, on terminait dans un stade de football. Je ne leur en veux pas. J'ai eu plus de soutien dans ce Tour que les autres années et je veux remercier le public, les fans».
Des huées qui ne l'ont pas empêché, à l'arrivée, d'afficher une mine très souriante contrastant avec le visage blanc de Bardet, qui a calé dans l'ascension de la montée de la Bonne Mère, vers Notre-Dame-de-la-Garde, et a fini essoré.
Clin d'œil aux JO 2024
«Je n'étais pas dans mon assiette», a reconnu Bardet. «Ca fait quelques jours que j'ai pris un bon refroidissement après les étapes alpestres. Maintenant, il reste 100 kilomètres pour faire attention et pas tout gâcher, je tiens vraiment à ce podium».
À Marseille, Froome a confirmé la fin des hostilités. «Demain (dimanche), c'est une bataille entre sprinteurs», a déclaré le Britannique, malgré l'étroitesse de l'écart séparant son coéquipier espagnol Mikel Landa de la troisième place.
Bardet devra toutefois continuer de faire attention lors d'une dernière étape toujours particulière, surtout sur les pavés des Champs-Elysées. Depuis 2005, elle s'est conclue par un sprint au terme des huit tours d'un circuit urbain de 6,5 kilomètres jusqu'à l'arrivée attendue vers 19h18 (17h18 GMT) à hauteur du Petit Palais et à faible distance de l'Élysée.
Après le passage inédit dans le Grand Palais, sous la monumentale verrière, en clin d'œil appuyé à la candidature de Paris pour les JO-2024, le circuit final, très spectaculaire, traverse la place de la Concorde, passe par le Louvre, les Champs-Elysées et l'Arc de Triomphe.
Le classement général vraisemblablement figé, il reviendra donc aux fous de la vitesse de refermer une édition 2017 longtemps indécise. Après 2015 et 2016, l'Allemand André Greipel essaiera de réaliser la passe de trois.