Une enquête judiciaire est en cours après les incidents qui ont fait huit blessés avant le match de foot Nice - Saint-Etienne dimanche. Le ministère de l'Intérieur a placé lundi les clubs face à leurs responsabilités envers les hooligans.
Les supporteurs stéphanois sont mis en cause dans les violences et dégradations survenues avant le coup d'envoi de Nice-Saint-Etienne (0-1), dimanche, lors de la 14e journée de L1, au stade de l'Allianz Riviera à Nice.
Un total de 220 sièges ont été détériorés (dans la tribune réservée aux supporteurs visiteurs) et huit personnes (un supporteur stéphanois et sept Niçois, dont deux stadiers) légèrement blessées.
L’OGCN et les stadiers blessés ont annoncé leur intention de porter plainte. Le club niçois entend envoyer la facture des dégâts au club stéphanois, dont les supporteurs avaient été évacués par les CRS avant que le match ne commence.
L'enquête suit son cours, a indiqué lundi le procureur de Nice, Eric Bedos, sans autres précisions. Les vidéos vont notamment être exploitées pour identifier les fauteurs de troubles. Il y avait dimanche soir un magistrat de Nice dans le stade comme pour tous les matches considérés "à risques", ainsi qu'un policier stéphanois, a-t-il précisé.
Le député-maire de Nice, Christian Estrosi (UMP), a condamné "l'attitude des supporteurs stéphanois et les actes de vandalisme qui déshonorent le football et les valeurs même du sport".
"Pourquoi il n'y a pas eu d'interpellations ?"
"Ce n'est pas le premier match à risque se déroulant à l'Allianz Riviera, mais tous les éléments dont nous disposons désormais démontrent que les supporteurs stéphanois se sont comportés comme des +hooligans+", a-t-il fustigé dans un communiqué.
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Les instances du football (Ligue de football professionnel/LFP) souhaiteraient une réunion avec les représentants des pouvoirs publics au ministère de l'Intérieur.
"Si nous n’arrivons pas à régler ce problème définitivement, ça finira par une interdiction systématique des déplacements, ce que personne ne souhaite", a déjà prévenu dans un communiqué dimanche soir Frédéric Thiriez, président de la LFP.
Roland Romeyer, président de Saint-Etienne, a quant à lui dénoncé l'absence d'arrestations. "Je repense à ce qu'il s'est passé dimanche et je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas eu d'interpellations et à l'heure actuelle il n'y en a toujours pas", a-t-il indiqué lundi à l'AFP.
Et M. Romeyer de demander lui aussi "l'organisation d'une table ronde avec le Ministère de l'Intérieur et la Ligue de football professionnelle".
"Je suis contre l'interdiction des déplacements de supporteurs. Je souhaite des supporteurs des deux camps dans les stades, plaide le président des Verts. C'est trop facile d'interdire mais les clubs ne peuvent pas faire la police ni rendre la justice".
Ultras des Verts, Lyon et Nice visés
Selon une source proche du ministère de l'Intérieur, cette réunion n'est pour l'instant pas encore prévue.
Officiellement, le ministère de l'Intérieur s'en est pris lundi aux dirigeants de clubs de foot.
"Les incidents d'hier (dimanche) à Nice, montrent bien que le football est encore malade d'une partie de ses pseudo-+supporteurs+", a d'abord déclaré le porte-parole du ministère Pierre-Henry Brandet.
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"Il faut que certains dirigeants montrent l'exemple et arrêtent de fustiger en permanence et publiquement l'action du ministère de l'Intérieur dès que des arrêtés, notamment d'interdiction de déplacement de supporteurs, sont pris", a-t-il ajouté.
Une source proche du dossier à Beauvau a par ailleurs déclaré que "certains clubs doivent enfin prendre leurs responsabilités" et que les "incidents les plus graves impliquent régulièrement des ultras notamment lyonnais, stéphanois ou niçois".
"Il y a des responsables de clubs qui ne souhaitent pas faire le ménage dans leur tribune, a estimé cette source, et ce sont les mêmes qui accusent les pouvoirs publics de ne pas prendre la mesure du problème."