"Mon corps n'arrive plus à tout supporter", a expliqué la N.1 du tennis féminin français, Marion Bartoli, mercredi soir à Cincinnati (Etats-Unis), pour justifier sa décision surprise de prendre sa retraite, moins d'un mois après sa victoire à Wimbledon.
Q: Merci pour votre patience. Nous nous excusons pour ce retard mais ce soir Marion voudrait vous faire une annonce (modérateur du tournoi WTA de Cincinnati)
R: "Ce n'est jamais facile et bien sûr ce n'est jamais le moment de l'annoncer, mais c'était effectivement le dernier match de ma carrière. Désolée."
Q: Pourquoi Marion? Vous êtes au sommet du monde après votre victoire à Wimbledon.R: "Oui, mais mon corps n'en peut simplement plus. J'ai subi beaucoup de blessures depuis le début de l'année. Je suis sur le circuit depuis si longtemps, et j'ai vraiment forcé et tout donné pendant ce Wimbledon. J'ai senti que j'avais épuisé toute l'énergie restant dans mon corps. J'ai réalisé mon rêve et ça restera avec moi pour toujours, mais maintenant mon corps n'arrive plus à tout supporter. J'ai mal partout après 45 minutes ou une heure de jeu. Je fais ça depuis si longtemps. Physiquement parlant je n'y arrive simplement plus."
Q: Saviez vous avant de jouer ce match ou l'avez vous su après la balle de match?
R: "Vous ne savez jamais vraiment avant que ça va être votre dernier match, mais je l'ai ressenti après le match. J'ai senti que je ne pouvais simplement plus. Après un set, tout mon corps me faisait mal. Tout le monde se souviendra de mon titre à Wimbledon, personne ne se souviendra de mon match joué ici. Je ne prends pas cette décision à la légère. Je joue au tennis depuis longtemps, j'ai eu la chance de réaliser mon rêve le plus fou, j'ai repoussé mes limites pour y arriver, mais maintenant je ne peux simplement plus."
Q: Marion, qu'allez vous faire maintenant?
R: "Oh mon Dieu je ne sais pas. Je n'y ai pas pensé. Il y a tant de choses dans la vie à côté de jouer au tennis, je suis certaine que je vais trouver quelque chose (...) Mon corps commençait à partir en morceaux, j'avais réussi à tenir, à passer la douleur en souffrant beaucoup pendant tout ce Wimbledon. J'ai le droit de faire autre chose."
Q: Aviez vous discuté avec votre père ou avec quelqu'un d'autre, pour envisager que cette décision puisse intervenir après Cincinnati?
R: "Non, non. Vous savez, ce n'est pas le genre de choses auxquelles vous pensez avant. Je l'ai appelé après le match et j'ai dit +tu sais, papa, je crois que c'était mon dernier match+. Et il m'a dit qu'il l'avait senti: +En fait je le sentais. Je peux le voir dans tes yeux (...) je sais tout le travail que tu as fait pour y arriver. Je suis si fier de toi. Je te soutiendrai dans tout ce que tu feras+. En fait, au bout du compte, je suis la seule qui a fait tout ça pendant 22 ans."
Q: Y-a-t-il une certaine excitation devant ce qui vous attend maintenant?
R: "Bien sûr. Il y a de l'excitation en tant que joueuse de tennis, mais il y a aussi beaucoup de motifs d'enthousiasme en tant que femme, épouse, mère, il y a beaucoup de bonheurs à venir. Evidemment je suis excitée à l'idée de vivre mon avenir, mais je vais avoir le temps d'y penser pendant les mois et les années qui viennent."
Q: De quoi êtes vous la plus fière durant votre carrière, à part Wimbledon?
R: "Je suis restée la même personne, honnête, loyale avec mes amis, mes partenaires, les gens qui m'ont aidée tout le long de mon chemin, les gens qui ont travaillé avec nous toutes ces années. Je pense que si les gens demandent +Comment est Marion Bartoli?+ ils répondront toujours, c'est quelqu'un de bien. C'est ce dont je suis la plus fière."