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Les satellites Starlink de SpaceX menacent les observations de l'univers par les radiotélescopes

L'entreprise SpaceX a déjà lancé près de 6.500 satellites de sa megaconstellation Starlink, sur les 12.000 prévus à terme, dans quelques années. [Chandan Khanna / AFP]

L'Institut néerlandais de radioastronomie a publié une étude le 18 septembre dernier, démontrant que les nouveaux satellites Starlink, lancés par la société SpaceX, mettaient en péril l'observation du ciel et de l'espace. En cause, des émissions d'ondes radios bien plus importantes que prévues.

SpaceX menace l'astronomie. Dans une étude publiée mercredi dernier dans la revue scientifique «Astronomy & astrophysics», l'Institut néerlandais de radioastronomie (ASTRON) a tiré la sonnette d'alarme. Son activité, qui consiste à observer les astres (étoiles, galaxies, planètes) via les ondes radios, est directement menacée par les satellites Starlink de dernière génération mis en orbite par la société d'Elon Musk.

Selon l'ASTRON, les «Starlink V2-mini» émettent des «ondes radios non-intentionnelles jusqu'à 32 fois plus lumineuses que les satellites de la génération précédente». En clair, les radiotélescopes, comme le LOFAR utilisé par l'Institut, sont aveuglés à chaque fois que des satellites Starlink passent dans leur champ de vision. Les observations des scientifiques sont gravement perturbées, les empêchant de mener à bien leurs recherches.

L'astronomie terrestre menacée

«Chaque fois que davantage de ces fusées sont lancées avec ce genre de niveau d'émission, nous voyons de moins en moins le ciel», a déploré Jessica Dempsey, directrice d'ASTRON à la BBC. Problème, SpaceX ne compte pas s'arrêter là. Près de 6.500 satellites Starlink sont actuellement en orbite, et l'entreprise souhaite en lancer 5.500 de plus dans les prochaines années. Pire encore, Amazon et OneWeb souhaitent également lancer des milliers de satellites pour fournir un accès à Internet haut-débit partout dans le monde.

«Cela menace en réalité l'ensemble de l'astronomie terrestre, dans toutes les longueurs d'onde et de différentes manières. Si cela continue, sans le type d'atténuation nécessaire pour rendre ces satellites beaucoup plus discrets, cela deviendra une menace existentielle pour l'astronomie que nous pratiquons», a prévenu Jessica Dempsey.

Actuellement, aucune norme n'existe pour contraindre les entreprises à rendre leurs satellites plus discrets, au grand désespoir des scientifiques. «Nous devons faire quelque chose, et nous devons le faire rapidement», a martelé Robert Massey, le directeur exécutif adjoint de la Royal Astronomical Society britannique. Mais si rien n'est fait, «les seules constellations que nous verrons seront celles créées par l'homme», a prophétisé Jessica Dempsey.

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