Des chercheurs de l’Université de Californie mettent en garde contre les effets négatifs de l’envoi de satellites, notamment ceux appartenant à l'entreprise d'Elon Musk, Starlink, sur la couche d’ozone dans un rapport publié dans la revue Geophysical Research Letters.
Une future pollution inquiétante ? Le 11 juin dernier, dans la revue Geophysical Research Letters, des chercheurs de l’Université de Californie ont alerté sur les effets néfastes de l’envoi des flottes de satellites en orbite basse de type Starlink. Le rapport précise que c'est au moment où l'engin redescend sur terre (lors de sa «fin de vie» après cinq ans d'utilisation) et qu’il pénètre dans l'atmosphère, qu'il brûle en partie et ainsi libère des particules nocives, notamment de l’oxyde d’aluminium, dans la couche d’ozone.
Pour un satellite de 250 kg composé à 30% d’aluminium c’est pas moins de 30 kg de particule d’oxydes d'aluminium qui vont brûler dans l’atmosphère. Le taux d’oxyde d’aluminium a été multiplié par huit entre 2016 et 2022, précise le rapport.
910 tonnes qui «mourront» dans l'atmosphère chaque année
Alors que le phénomène était encore minoritaire dans les années 1980, la multiplication de l’envoi de satellites devient préoccupante pour l’état de la couche d’ozone. En effet, 8.100 satellites sont dans l'orbite terrestre basse dont 6.000 appartiennent à l'entreprise Starlink d’Elon Musk.
Un chiffre qui pourrait encore gonfler avec l'autorisation pour la firme américaine de lancer 12.000 modules supplémentaires. Amazon est également lancé dans la conquête de l’orbite basse terrestre et prévoit d’envoyer entre 3.000 et 13.000 engins.
Avec une durée de vie de cinq ans en moyenne, les satellites sont régulièrement remplacés par de nouveaux et les plus anciens se désintègrent toujours plus dans l'atmosphère. Les chercheurs ont calculé que ce sont 910 tonnes d’aluminium qui reviennent vers la Terre chaque année, soit 360 tonnes d’oxydes d’aluminium libérées dans l’atmosphère, ce qui constituerait une augmentation de 646% par rapport au taux naturel.