Dans le cadre d'un programme d'exploration de trois ans mené en Corse, douze nouvelles espèces d'insectes et d'arthropodes terrestres ont été découvertes sur l'île de Beauté.
Une avancée scientifique étonnante dans un territoire pourtant bien connu de l'homme. Douze nouvelles espèces d'insectes et arthropodes terrestres, qui n'avaient encore jamais été inventoriées par les scientifiques, ont été découvertes en Corse dans le cadre d'un programme d'exploration de trois ans, a annoncé vendredi le Museum national d'histoire naturelle (MNHN). Au cours de cette campagne, les chercheurs ont recensé au total plus de 3.900 espèces d'insectes et d'arthropodes, sur une vingtaine de sites de l'île de Beauté.
La moisson de nouvelles espèces comprend huit mouches, deux guêpes, un papillon et un mille-pattes, détaille Julien Touroult, directeur du centre d'expertise et de données sur le patrimoine naturel «PatriNat», et coordinateur du volet terrestre du programme d'exploration scientifique.
«On peut les retrouver partout en Corse»
«Certaines de ces espèces ne sont pas très rares, elles n'étaient juste pas étudiées. On peut les retrouver partout en Corse», explique à l'AFP ce chercheur au MNHN. Elles ont été dénichées dans les montagnes et les marais du littoral de l'île, en combinant des «études morphologiques, des techniques modernes de séquençage d'ADN et la pose de pièges d'interception qui capturent tous les insectes», développe l'entomologiste. Quelque 148 espèces d'insectes «déjà connues ailleurs» sont également signalées pour la première fois sur l'île.
«On est certains qu'elles existaient depuis très longtemps en Corse. L'île héberge des espèces particulières mais a été moins étudiée que le continent européen», d'où cette campagne d'exploration scientifique «de grande ampleur», souligne Julien Touroult. Le programme d'exploration de la biodiversité terrestre et maritime appelé «La Planète Revisitée», a été conduit de 2019 à 2021 par le MNHN, en partenariat avec la Collectivité de Corse et l'Agence française pour la biodiversité.
Son volet terrestre a mobilisé 43 scientifiques académiques et naturalistes, qui ont produit plus de 31.000 données d’observation au cours de l'opération. Ces données «permettront une meilleure connaissance des invertébrés pour orienter la gestion des milieux naturels», souligne le MNHN. Selon l'inventaire national du patrimoine naturel en 2023, 10% des espèces décrites dans le monde sont présentes en France. Sur 2.106.030 espèces officiellement connues dans le monde, la part de la France est de 202.456.