Un singe fluorescent est né à la suite du travail d’une équipe scientifique chinoise. Il est le fruit d’un travail de recherches qui pourrait se montrer pertinent pour certaines maladies humaines.
Il aurait pu être un personnage que l’on retrouve dans un film de science-fiction, pourtant, il est bien réel. Une équipe de chercheurs a fait part de la naissance d’un singe «chimérique», dans leur laboratoire, à Shangaï. Selon le rapport de la revue Cell, ce primate aurait été formé avec des cellules modifiées, rendant sa peau et certains organes fluorescents. Le singe présente un teint verdâtre, surtout visible au bout de ses doigts et dans les yeux.
Si ce type d’expérience était déjà mené depuis plusieurs années, notamment sur des rats et des souris, il n’avait pas totalement abouti chez les singes. Cette expérience, particulièrement perturbante, se montre en réalité très utile pour la recherche de traitements de maladies.
Une expérience approfondie
Pour arriver à leurs fins, les chercheurs ont prélevé des cellules sur plusieurs embryons, âgés de cinq à sept jours. Ils ont par la suite développé neuf lignées de cellules souches, autrement dit, qui peuvent se transformer en n’importe quelles cellules sanguines. Dès lors, ils les ont marquées avec une protéine fluorescente verte, afin de pouvoir déterminer les tissus qui s’étaient développés à partir de cellules souches chez les animaux qui avaient survécu.
Certaines d’entre elles ont ensuite été injectées dans des embryons de singes, âgés de quatre à cinq jours. Après avoir travaillé sur 71 embryons, 40 ont été implantés dans l’utérus des macaques femelles, donnant ensuite lieu à 12 grossesses et 6 naissances vivantes. Les images du résultat de cette expérience ont notamment été relayées par de nombreux médias internationaux sur les réseaux sociaux.
China grows first-ever fluorescent-green chimera monkey using stem cells https://t.co/rU97Lzulb5 pic.twitter.com/E8e5wuGT5i
— New York Post (@nypost) November 9, 2023
Les animaux utilisés pour cette étude étaient des singes «cynomolgus», également appelés «macaques mangeurs de crabes» ou «macaques à longue queue».
Une avancée dans le traitement de maladies
Selon Zhen Liu, de l’Académie chinoise des sciences, auteur principal de l’étude, «ce travail pourrait nous aider à générer des modèles de singes plus précis pour l’étude des maladies neurologiques ainsi que pour d’autres études biomédicales», comme le rapporte le média Medical X press.
Les chercheurs prévoient aussi d’explorer davantage les mécanismes qui servent de base à la survie des embryons chez les animaux «hôtes», ce qui devrait aider à améliorer l’efficacité de la génération de chimères.