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Sephora : accusée de discrimination liée à la grossesse de ses salariées, l'enseigne répond

Chez Sephora, 70 % des cadres du siège à Neuilly-sur-Seine sont des femmes. [MIGUEL MEDINA / AFP]

À leur retour de congé maternité, plusieurs employées de Sephora disent avoir subi du harcèlement moral. Selon elles, la pratique serait particulièrement répandue dans l’entreprise qui emploie 90 % de femmes. Sephora s'en défend.

Soupçons de discrimination liée à la grossesse et de harcèlement moral… Chez les salariés de Sephora, des voix s'élèvent. Plusieurs cadres de la marque de cosmétiques dénoncent les discriminations qu’elles ont subies au retour de leur grossesse.

«Dès l’annonce de ma grossesse, les relations se sont dégradées», a confié à l’AFP Sandra, cheffe de projets au siège de Neuilly-sur-Seine. La cadre de 39 ans affirme avoir subi une série d’«humiliations» qui l’ont conduite jusqu’au burn-out. La mère de deux enfants a saisi les prud’hommes pour discrimination liée à la grossesse et harcèlement moral en mai. Son avocat, Me Laetitia Lencione, réclame à Sephora plus de 120.000 euros d’indemnités.

300 congés maternité chaque année chez Sephora

Beaucoup de mères auraient subi des coups de pressions similaires. D’autant que chez Sephora, environ 300 congés maternité et 240 congés parentaux sont pris chaque année en France, selon un rapport publié en 2023. La parentalité y est citée comme «l'une des premières causes d'absence» dans cette entreprise où 70 % des cadres du siège à Neuilly-sur-Seine sont des femmes – elles représentent 90 % de l'ensemble des salariés de Sephora au niveau national.

Pourtant, la marque de cosmétique «prône l’égalité des chances pour tous». Sur ses offres d’emploi, Sephora assure ne pratiquer «aucune discrimination en matière de recrutement, d’embauche, de formation ou encore d’évolution de carrière». Contacté par l'AFP, Sephora indique ne pas commenter les procédures en cours mais assure que ses pratiques «bannissent toute forme de discrimination».

Un retour au travail difficile

Les accusations portée à l'encontre de Sephora ne sont pas un cas isolé. Selon une étude de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), 44 % des femmes qui ont eu un congé maternité déclarent avoir rencontré des difficultés pour retrouver leur place à leur ancien poste. Les femmes cadres «ont souvent le sentiment que la grossesse va être une mauvaise nouvelle à annoncer», qu'avoir un enfant constitue un «frein dans l'évolution professionnelle», commente auprès de l'AFP son directeur des études, Pierre Lamblin.

Près de 71 % des femmes cadres ayant pris récemment un congé maternité considèrent que les entreprises ne mènent pas les actions nécessaires pour favoriser le retour au travail. Elles font face à une forme de déni de normalité de la maternité de la part de certaines entreprises qui ne prennent pas suffisamment en compte leur nouveau statut de mère.

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