Le gouvernement va lancer une concertation, à partir de ce mercredi 15 mai, sur le «congé de naissance», qui a vocation à remplacer l’actuel congé parental. Voici ce à quoi il devrait ressembler.
Syndicats, patronat et associations seront consultés à partir de ce mercredi sur le «congé de naissance», un projet initié par le président de la République Emmanuel Macron, qui vise à remplacer l’actuel congé parental. Cette concertation a été annoncée par la ministre déléguée chargée des familles, Sarah El Haïry, dans une interview pour La Tribune du Dimanche.
«Aujourd'hui, le congé parental donne droit à un forfait mensuel de 448 euros. C'est trop peu. Sa durée est longue. Cela éloigne les femmes, souvent les plus précaires, de l'emploi», a expliqué la ministre, qui a ajouté que le recours au congé parental «s’est effondré», d’où «la nécessité» d’une réforme de ce dispositif.
Trois mois et 50% du salaire pour chaque parent
La semaine dernière, dans une interview pour le magazine Elle, Emmanuel Macron a dessiné les grands axes de cette réforme à venir, avec un objectif : créer un congé plus court mais mieux rémunéré. Il a ainsi indiqué que le congé de naissance sera constitué de «trois mois pour les mères, trois mois pour les pères, cumulables durant la première année de l'enfant», sans obligation de le prendre.
Chaque parent sera alors indemnisé «à hauteur de 50% de son salaire» dans la limite d’un plafond de 1.900 euros. Cette rémunération se veut supérieure à celle de l’actuel congé parental, dont le barème est fixé à 429 euros. Ce congé de naissance ne remplacera par ailleurs ni le congé maternité (16 semaines pour les 1er et 2e enfants, 26 semaines à partir du 3e), ni le congé paternité qui a déjà été rallongé (25 jours calendaires).
«Le dispositif trouvera sa traduction juridique dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025», a précisé Sarah El Haïry. «Les couples voudraient en moyenne avoir entre deux et trois enfants, or ils en ont entre un et deux : nous devons aider les Français à vivre leur vie», a-t-elle ajouté. Ces déclarations font écho à la volonté de «réarmement démographique» d’Emmanuel Macron, qui a présenté plusieurs mesures pour encourager la natalité dans son interview pour le magazine Elle.
Les associations divisées
Avant l'annonce de la concertation, des associations avaient déjà fait entendre des divergences. L'Unaf (Union nationale des associations familiales) s'est félicitée en estimant que «même si les paramètres de ce nouveau congé doivent encore être discutés, c'est un bon point de départ pour que les jeunes parents soient vraiment accompagnés pendant la première année de leur enfant».
En revanche, le Syndicat de la Famille (ex-Manif pour Tous) a déploré une «quasi-disparition du congé parental», jugeant le projet «en contradiction avec les objectifs de natalité d'Emmanuel Macron et l'état des finances publiques».
En 2021, un rapport remis au gouvernement proposait déjà une refonte totale des congés familiaux pour inciter les parents à les utiliser, préconisant notamment de raccourcir le congé parental, de mieux le rémunérer et de mieux le répartir entre les deux parents.