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Maladie de Lyme : les fourmis à la base d’un répulsif «anti-tiques» ?

Des scientifiques canadiens ont découvert la capacité des tiques à détecter les signaux chimiques des fourmis. De quoi espérer s'en inspirer pour créer un répulsif. [andrei310 / AdobeStock]

Des scientifiques viennent de découvrir l'extraordinaire capacité des tiques à discerner précisément l'odeur des fourmis, et à les fuir. Une observation qui pourrait aider les chercheurs à fabriquer un répulsif pour lutter, entre autres, contre la maladie de Lyme, propagée par le parasite.

76 cas pour 100.000 habitants en 2019, contre 53 pour 100.000, dix ans plus tôt. La prévalence de la maladie de Lyme, cette maladie transmise par piqure de tique, tend à augmenter ces dernières années – 14% de la population mondiale aurait même contracté la pathologie au moins une fois au cours de sa vie.

Mais une toute récente découverte pourrait bien changer la donne. Des chercheurs de l'Université canadienne Simon Fraser viennent en effet de montrer que les insectes parasites étaient fortement indisposés… par la présence d’un de leurs prédateurs : la fourmi.

Les tiques, véritables radars à fourmis

Selon une étude menée par l’équipe canadienne, publiée mercredi 27 décembre dans la revue Royal Society Open Science, les tiques sont en effet capables de détecter les signaux chimiques émis par les fourmis (notamment une combinaison de leur venin habituel qu’est l’acide formique, ainsi que des phéromones permettant de marquer leur territoire). Une aptitude plutôt utile pour les esquiver, et éviter ainsi de faire office de repas !

Dès lors, il suffirait d’un répulsif mimant lesdits signaux pour espérer repousser ces insectes suceurs de sang pour nous en protéger. Un peu comme si nous trompions les tiques, en nous faisant passer pour des fourmis, en somme…

A l’origine de cette étonnante découverte, le fruit de précédents travaux. L’équipe de scientifiques, qui savait en effet que les araignées et un certain nombre d’insectes comme les abeilles étaient capables de détecter l’arsenal chimique des fourmis, a ainsi voulu déterminer s’il en était de même pour les tiques.

La maladie de Lyme, enjeu de santé publique

Les chercheurs ont ainsi placé des tiques dans un petit container muni de deux courts tunnels, menant chacun vers une autre boîte. Le sol, constitué d’un simple filtre de papier, était plutôt neutre dans une boîte ; et, dans l’autre boîte, imbibé de signaux chimiques de fourmis d’une espèce commune au Canada, appelée Formica oreas.

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Les tiques sucent le sang de leur hôte puis se détachent. Elles peuvent, via leur salive, transmettre certaines pathologies, dont la maladie de Lyme. [andredi310 / AdobeStock]

Résultat : les tiques se sont massivement dirigées vers la boîte d’odeur neutre, que ce soit lors d’expériences menées avec l’odeur naturelle des fourmis, comme lors d’expériences conduites avec une odeur de fourmi artificielle reconstituée à partir de divers signaux chimiques agglomérés les uns aux autres.

En revanche, l’effet des signaux chimiques pris isolément n’a pas été probant. En d’autres termes : les tiques n’ont pas fui devant les différents signaux chimiques de la fourmi pris un par un, mais elles ont bel et bien fui face à la signature chimique complexe qui caractérise les fourmis, laquelle est composée de tous ces signaux à la fois. D’où l’idée de la reproduire pour se prémunir de ces parasites…

D’une simple rougeur à des affections cutanées plus sérieuses, en passant par des troubles articulaires voire des désordres neurologiques, la maladie de Lyme, bien que curable par antibiothérapie, n’en reste néanmoins pas moins dangereuse.

Cette borréliose de Lyme – l’autre nom de la maladie – constitue un véritable enjeu sanitaire. Santé Publique France recense chaque année pas moins de 50.000 cas lors de consultations en médecine générale, et autour de 800 hospitalisations.

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