De nombreux médecins généralistes réclament le doublement du tarif de leur consultation. En grève jeudi et vendredi, certains brandissent la menace d'un mouvement illimité s’ils ne sont pas entendus.
Des milliers de médecins libéraux ont fermé leurs cabinets, ce jeudi 1er et vendredi 2 décembre, pour réclamer des hausses de tarifs. Sur une consultation à 25 euros, le médecin généraliste ne touche que 9 euros après avoir payé les charges et les impôts. Leur revendication principale consiste ainsi à réclamer le doublement du tarif de la consultation. Si elle passe à 50 euros, le médecin toucherait alors 18 euros. Un gain qui leur permettrait de travailler dans de meilleures conditions.
Gagner en sérénité
«Ce que nous allons gagner de façon certaine. C’est de la sérénité, c’est de la qualité au service du patient. On ne va pas gagner plus, le but, ce n’est pas de gagner plus. Nous voulons faire de la vraie médecine. Nous sommes parmi les pays européens les moins bien payés. La moyenne étant à 45 euros. C’est une revalorisation nécessaire si on veut sauver le système sanitaire de ce pays», estime le docteur Daniel Scimeca.
Pour les médecins conventionnés secteur 1 et secteur 2, la Sécurité sociale rembourse 70 % de la consultation au patient, peu importe le prix fixé par le médecin. Autrement dit, sur une consultation à 25 euros, la Sécurité sociale rembourse 17,50 euros. Sur une consultation à 50 euros, la Sécurité sociale rembourse 35 euros.
une Grève illimitée pour noël ?
«C’est un peu trop cher. On pourrait majorer à 50 %, mais pas à 100 %», a déclaré un Parisien, interrogé par CNEWS. Reste que s’ils ne sont pas écoutés, les médecins n'excluent pas une grève illimitée à partir du 26 décembre prochain, soit au lendemain de Noël.
Le patron de l’Assurance maladie, Thomas Fantôme, entend «proposer des revalorisations» dans le cadre des négociations, il souhaite aussi «répondre aux attentes de la population» en matière d'accès aux soins. Or doubler la consultation à 50 euros coûterait 7 milliards d'euros à la Sécurité sociale, alors qu'avec les divers forfaits versés aux praticiens, ceux-ci perçoivent déjà 35 euros en moyenne par acte.
«La porte est loin d'être fermée», a réagi le ministre de la Santé, François Braun, assurant que «rien n'est tabou» au sujet des tarifs, «dès lors qu'il y a des engagements» en face pour «que chacun de nos concitoyens puisse avoir un médecin traitant, en particulier les plus fragiles» et afin «d'assurer la permanence des soins» les soirs et les week-ends.