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BPCO : tout savoir sur la bronchopneumopathie chronique obstructive, troisième cause de décès en France

L'un des symptômes de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est la toux quotidienne (tous les jours ou presque, notamment le matin). [Vlada Karpovich/Pexels]

Troisième cause de décès en France, les maladies respiratoires gagnent du terrain avec la hausse de la pollution de l’air et un fort taux de tabagisme. La journée mondiale de lutte contre la BPCO, célébrée ce jeudi, permet d’attirer l’œil du grand public sur cette maladie qui coûte la vie à plus de 18.000 Français chaque année.

Coup de projecteur sur une maladie qui fait des ravages à travers le globe. En plein cœur du mois sans tabac, une journée de lutte contre la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) a été instaurée à l’échelle mondiale ce jeudi 21 novembre.

Cette dernière est considérée, en compagnie d’autres maladies respiratoires, comme la troisième cause de décès en France, derrière les cancers et les maladies cardio-neurovasculaires. 

Elle progresse au fil des années en France comme dans le monde, à l’image des autres maladies respiratoires, en raison de la hausse de la pollution de l’air sur le globe et d’un fort taux de tabagisme au sein de la population, notamment chez les pays développés. Dans la même lignée que les chiffres communiqués pour la France, la BPCO est également souvent considérée comme la troisième cause de décès sur Terre.

Quels sont les symptômes d’une BPCO ?

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire chronique, fréquente, potentiellement grave, qui entraîne une obstruction des bronches et des altérations progressives du tissu pulmonaire.

Elle se manifeste par 4 symptômes facilement identifiables : un essoufflement progressif ; une toux quotidienne (tous les jours ou presque, notamment le matin) ; des bronchites à répétition ou qui durent et une sensation de fatigue permanente.

Si une personne coche au moins deux de ces cases, il est nécessaire de consulter un médecin, qui recherchera d’autres troubles souvent associés, comme l’anxiété, la dépression ou une atteinte cardio-vasculaire.

«Aucun traitement curatif» existant à ce jour

Face au manque de communication globale sur cette maladie, une journée mondiale dédiée à cette dernière a ainsi été mise en place chaque 21 novembre pour sensibiliser la population mondiale au dépistage. 

«La BPCO est une maladie qui continue de se développer et pour laquelle il n’existe à ce jour aucun traitement curatif (…) Il est urgent de se mobiliser pour lutter contre ce fléau, notamment à travers le soutien à la recherche biomédicale», rappelle le professeur Bruno Crestani, président de la Fondation du Souffle.

«Les médecins ne peuvent pas encore guérir la BPCO mais ils peuvent en améliorer les symptômes, ralentir la dégradation des bronches et des poumons et limiter les exacerbations de la maladie », précise l’expert.

Une maladie sous-diagnostiquée

«La BPCO est globalement sous-déclarée sur les certificats de décès. En effet, il s’agit d’une maladie sous-diagnostiquée, y compris aux stades sévères, et quand elle est diagnostiquée, elle peut ne pas être rapportée sur le certificat de décès quand il existe d’autres causes concurrentes de décès», explique Santé Publique France.

Selon cette source, elle touche 5 à 10 % de la population de plus de 40 ans dont une majorité de personnes mal ou non diagnostiquées. En cause, la maladie peut être peu symptomatique à ses débuts, et les essoufflements ou bronchites à répétition peuvent être simplement associés à la fumée de tabac.

D’après les données de l’OMS, deux tiers des patients seraient mal ou non diagnostiqués concernant la BPCO en France, ce qui entraine ainsi un retard de diagnostic dramatique pour le traitement de la maladie. Selon les derniers chiffres, 5 millions de personnes seraient touchées par la BPCO en France, dont 45% de femmes et 55% d’hommes.

Une maladie liée au tabagisme dans plus de 80% des cas 

Plus de 80% des BPCO sont dues au tabac mais les expositions à d’autres polluants seraient responsables des autres cas, soit environ 20% des patients. La qualité de l’air est donc un facteur de risque important et de nombreux métiers peuvent exposer les travailleurs à des toxiques inhalés.

Selon l’OMS, le tabagisme représente plus de 70 % des cas de BPCO dans les pays à revenu élevé et même 80% des cas en France. L’évolution et la mortalité de cette maladie sont donc directement liées à l’importance et l’ancienneté de la consommation tabagique.

4 à 5 fois plus de décès que dans des accidents de la route

Cette maladie représente, d’après les dernières données précises en la matière relayées par Santé Publique France, un total supérieur à 18.000 décès par an, soit 4 à 5 fois plus de morts liés au BPCO qu’aux accidents de la route en France.

D’après un rapport de la Cour des Comptes datant de mai dernier, basé sur la modélisation épidémiologique du professeur Raherison en 2018, la prévalence de la BPCO s’inscrit dans une tendance à la hausse depuis 2005. Elle devrait constamment progresser jusqu’en 2025 pour passer de 8,5 % en 2005 à 9,6 % en 2025 chez les personnes âgées de plus de 45 ans, qui sont les plus affectées.

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