Les syndicats de médecins libéraux et de biologistes ont appelé à deux journées de grève, jeudi 1er et vendredi 2 décembre, afin de réclamer respectivement une hausse des rémunérations et une baisse des dotations de l’État.
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) est au cœur des contestations. Pour protester contre ce texte, les syndicats de médecins libéraux et de biologistes ont appelé à la grève dans toute la France ce jeudi 1er et vendredi 2 décembre.
L’appel à la grève nationale des médecins libéraux a été effectué par le collectif Médecins pour demain afin de revaloriser l’acte médical. Un mouvement d’une telle ampleur à l’échelle nationale n’a plus été observé en France depuis 2015 avec la contestation liée à la loi Touraine.
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— Médecins Pour Demain (@MedPourDemain) October 15, 2022
«La crise est suffisamment forte aujourd’hui pour faire une opération qui porte afin d’éviter l’effondrement du système de santé», a confié Noëlle Cariclet, la porte-parole du collectif et médecin-psychiatre, pour Le Parisien. Cette dernière a annoncé la fermeture de milliers de cabinets ce jeudi et ce vendredi.
Des revendications multiples
La première revendication affichée a été celle de la revalorisation du prix de la consultation, liée selon les syndicats à un manque de considération du secteur médical par l’Etat. Le collectif Médecins pour demain a milité pour doubler le tarif des consultations de 25 à 50 euros.
Noëlle Cariclet a également évoqué la piste de l’abandon des forfaits de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), versés aux médecins selon certains objectifs fixés. Ce dispositif a été remis en cause pour son opacité, ne permettant pas aux professionnels de connaître le montant de leur solde et ainsi de recruter du personnel administratif.
Enfin, le vote au Parlement du PLFSS a intégré l’ajout d’une quatrième année d’internat de médecine générale dans un désert médical, renforçant la grogne des apprentis et leur découragement pour obtenir le précieux diplôme.
Les biologistes se joignent à la grève
Critiquant le PLFSS pour son énorme rabot prévu sur le budget alloué au secteur de la biologie pour les années à venir, les syndicats des biologistes et des groupes d’analyses médicales ont renouvelé leur intention de faire grève jeudi et vendredi, après une première contestation de trois jours mi-novembre.
Dans un communiqué publié le mardi 22 novembre, l’Alliance de la biologie médicale (ABM) a fait part de son mécontentement face à l’absence de dialogue avec le gouvernement. En effet, elle n’a pas eu la moindre réponse de l’Etat malgré une proposition de rabot de 685 millions d’euros sur quatre ans (contre 1,276 milliard d’euros prévus dans le PLFSS), soit 80 % des bénéfices totaux réalisés par l’activité Covid depuis 2020.
.@GabrielAttal @FrcsBraun
Notre proposition à @Assur_Maladie : 685 millions d'euros jusqu'en 2026, soit 80% de nos bénéfices Covid, vous trouvez toujours cela insuffisant ? #PLFSS2023 #COVID #désertslabos pic.twitter.com/EkHTt3dEJM— Groupe INOVIE (@GroupeInovie) November 23, 2022
Le gouvernement, par la voie du ministre de la Santé François Braun, a une nouvelle fois marqué sa détermination à conduire cette réforme, dénonçant au passage des actions «contraires à la déontologie» et une mise en danger «de la continuité des soins».
Peser sur les négociations avec la CPAM
Cette grève massive dans le secteur médical a également pour objectif de peser sur les négociations conventionnelles avec l’Assurance maladie, qui auront lieu aux mêmes dates et dont l’accord prévu couvrira les cinq prochaines années.
Un leader syndicaliste a annoncé une grève des gardes en décembre avant une fermeture des cabinets lors des fêtes de fin d’année. Le collectif Médecins pour demain a déjà appelé à poursuivre le mouvement lors d’une «grève dure» du 26 décembre au 8 janvier prochain.
La majorité des cabinets ont anticipé leur fermeture et les rendez-vous ont été reportés en amont. Les plus grosses répercussions de cette grève sont attendues dans les hôpitaux et plus particulièrement dans les services d’urgence.